Avec la baisse du nombre de personnes infectées par le Covid-19 en France, l’exécutif a décidé d’alléger les mesures restrictives le 24 novembre dernier. Cette disposition fait toutefois craindre la survenue d’une troisième vague épidémique et donc d’un autre confinement. L’hospitalisation à domicile peut-elle permettre d’éviter une telle situation ? En plus d’être plus confortable pour les malades, l’hospitalisation à domicile (HAD) est plus économique. Tous les types de patients peuvent y recourir et la qualité de soins reste la même que celle retrouvée dans un établissement hospitalier classique. Par ailleurs, cette pratique est remboursée par l’Assurance Maladie à 80 %, le reste pouvant être pris en charge par une assurance hospitalisation. Le fondateur de la plateforme Visitadom, Maximilien Rochaix, est convaincu qu’elle permettra de soulager les hôpitaux. Cette solution était déjà plébiscitée avant la crise sanitaire. Toutefois, dès le début de la pandémie de coronavirus, les prises de rendez-vous enregistrées par Visitadom ont augmenté de 25 %. Les enjeux de l’hospitalisation à domicile Les soignants à l’hôpital de Coulommiers estiment également qu’il est possible de désengorger les établissements de santé en recourant à l’HAD. Ils précisent que lorsqu’elle est bien structurée, cette solution permet de libérer des lits. Au cours de la seconde vague épidémique, les nouvelles infections ont pu être mieux appréhendées grâce aux soins à domicile. Le dépistage effectué à la maison a notamment évité les déplacements dans les centres prévus à cet effet, où il existait un risque d’entrer en contact avec des personnes contaminées. En tout cas, la coordination entre les soignants est indispensable pour assurer des soins à domicile. Maximilien Rochaix note : Depuis le début de la crise sanitaire, en tant que kinésithérapeute, je reçois de mes collègues infirmiers de nombreuses demandes de prise en charge pour le suivi de patients post-Covid. Il faut donc leur trouver des places dans nos tournées qui sont déjà bien remplies. Le besoin d’optimisation et de coordination entre professionnels qui exercent dans une même zone est, aujourd’hui, encore plus qu’hier, primordial. […] Maximilien Rochaix Une pratique vouée à se développer Maximilien Rochaix souhaite promouvoir les soins à domicile. Il espère que 70 % des actes chirurgicaux s’effectueront en ambulatoire en 2022. Le kinésithérapeute explique : L’idée, c’est de permettre une surveillance à domicile avec un suivi généralisé. L’avantage en cette période épidémique, c’est que cette pratique a des vertus sanitaires puisque le patient dont les défenses immunitaires ont été fragilisées n’a pas à se déplacer à l’hôpital où le virus peut circuler. […] Maximilien Rochaix Cela suffit-il pour affirmer que l’hospitalisation à domicile permettra de prévenir l’apparition d’une troisième vague épidémique ? Ce n’est pas sûr. En revanche, Maximilien Rochaix est persuadé que cette pratique sera déterminante dans la politique de santé publique dans les prochaines années. En effet, avec le vieillissement de la population et la perte d’autonomie, les soins devront être réorganisés. D’ailleurs, selon les chiffres de l’INSEE, de 5,2 millions en 2017, les individus âgés de 75 ans et plus dans l’Hexagone passeront à 11,9 millions d’ici 40 ans.