Les innovations susceptibles de révolutionner le quotidien des ménages et des entreprises ont été présentées lors de la cinquième édition de la Maddy Keynote. Que réserve l’IoT (Internet des objets) aux acteurs de la santé ? Sera-t-il plus facile de prévenir les maladies et de suivre les patients grâce à une meilleure collecte des données ? Trois spécialistes ont répondu. Le secteur de la santé n’échappe pas à la révolution numérique. Cette dernière profite aussi bien aux médecins qu’aux patients, en passant par les distributeurs de contrats de mutuelle santé. En même temps, la réglementation devrait évoluer dans ce sens, comme l’indique Isabelle Vitali, Head Digital Innovation Center chez Sanofi. Elle constate que la population française vieillit. Cette situation entraîne une augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques. Isabelle Vitali précise que d’ici 2023, le marché de la santé digitale sera évalué à 235 milliards de dollars. Par ailleurs, elle se veut rassurante par rapport à la sécurité des données des patients. Comment le changement est-il conduit dans le secteur de la santé ? Isabelle Vitali énonce qu’un cadre réglementaire a déjà été érigé pour assurer la protection des données. Tel est le cas du règlement général sur la protection des données (RGPD). La directrice du Centre d’Innovation Digitale au sein de Sanofi ne manque pas de souligner que les patients sont mis au courant de l’utilisation de leurs informations personnelles. Pour sa part, Pierre Foulon, qui dirige le laboratoire BRAIN e-NOVATION, déclare qu’il n’est pas seulement question de se rendre crédible sur le plan éthique pour contribuer à la croissance du secteur. Il estime que la même attitude doit s’observer sur les plans technologique, clinique et scientifique. En tout cas, le secteur a déjà commencé à s’organiser, comme en témoignent les officines. Isabelle Vitali propose des solutions afin qu’un maximum d’acteurs de santé adhère au mouvement : Il y a de la pédagogie et de l’apprentissage à faire, auprès des patients et des médecins. Dès lors que le professionnel de la santé va comprendre la valeur de la data et savoir comment l’exploiter, l’utiliser et l’analyser, le taux d’adhésion augmentera. Un meilleur accès aux soins et un accompagnement renforcé des patients Pour suivre leur état de santé, les patients peuvent désormais se procurer une montre connectée. Les personnes à mobilité réduite, quant à elles, ont la possibilité d’opter pour la téléconsultation, plutôt que d’effectuer de longs trajets pour se rendre chez leur médecin traitant. Pierre Foulon se montre confiant sur l’avenir de la santé numérique. Il espère que cette révolution permettra de remédier à la désertification médicale. Éric Carreel, qui a créé Zoov et Withings, pense que le recours à la e-santé permettra un meilleur accompagnement des malades : Jusqu’à présent, la médecine consistait à traiter l’urgence dans des lieux dits médicaux : hôpitaux, cabinets… Aujourd’hui, les choses changent et on est en train de basculer dans une médecine davantage tournée vers l’accompagnement et la prévention… On passe d’une médecine avec un chiffre tous les six mois à un énorme nombre de mesures qui permettent d’observer des tendances.