Alors qu’ils étaient déjà fragilisés par une longue période de crise, les hôpitaux français ont subi une énorme pression avec la pandémie de Covid-19. Le personnel hospitalier a été débordé par cet événement sans précédent. Le coronavirus a également révélé les failles du système de santé. La télémédecine contribue à améliorer la situation, selon les spécialistes. L’accès aux soins est une préoccupation majeure de tous les acteurs concernés, des médecins généralistes aux organismes de mutuelle santé. Toutefois, le système actuel peine à remplir ses objectifs en la matière. Cette situation s’est aggravée avec le confinement. Heureusement, les patients ont eu la possibilité de recourir aux téléconsultations durant cette période. Cette solution a pu être déployée rapidement et à grande échelle grâce aux efforts des institutionnels et des fournisseurs de technologies dédiées. Désormais, l’intégration de la médecine à distance dans le système de soins de l’Hexagone est facilitée par la feuille de route du Ségur de la Santé. Une pratique aux multiples avantages D’après les experts, la téléconsultation s’impose comme un grand allié de la médecine préventive. Elle permet d’établir une relation de proximité avec les médecins et de faciliter ainsi l’accès aux soins. Cette méthode contribue par ailleurs aux dépistages précoces, sans pour autant exiger la présence des personnes consultées. La télémédecine représente également une solution prometteuse contre la désertification médicale. Cette piste doit être envisagée sérieusement par les autorités face à l’aggravation de ce phénomène dans l’Hexagone. Comme l’a souligné le PDG de Tessan, Jordan Cohen, dans une tribune des Échos : Le nombre de Français habitant dans un désert médical est passé de 2,5 millions en 2015 à 3,8 millions en 2018. Un phénomène qui, si on ne le prend pas à bras-le-corps, s'amplifiera : à l'horizon 2025, nous serons dans le creux démographique médical. Jordan Cohen En revanche, les praticiens sont tenus d’être plus attentifs dans le cadre d’une téléconsultation. Ils doivent en effet se baser sur les seules déclarations des patients. À titre de comparaison, lors d’une consultation classique, la palpation permet de rechercher des indices supplémentaires pour établir un diagnostic. Les leçons tirées du confinement Dans le cadre de la modernisation du système de santé, l’exécutif prévoyait d’intégrer la téléconsultation dans l’organisation de ce secteur. Toutefois, le recours massif à cette méthode est survenu plus tôt que prévu à cause de l’épidémie de coronavirus. Néanmoins, cette situation a été très instructive pour tous les acteurs concernés. L’expérience du confinement a notamment démontré la faisabilité du déploiement de la télémédecine à l’échelle nationale. Durant cette période, la population a largement adopté cette solution. En effet, l’Assurance Maladie a recensé plus de 486 000 téléconsultations du 23 au 29 mars 2020, contre moins de 10 000 par semaine avant la pandémie. Les chiffres hebdomadaires ont même dépassé le million en avril dernier. Selon les spécialistes, la téléconsultation fait partie des pratiques instaurées par la crise sanitaire actuelle, au même titre que le télétravail. Ce dernier s’est généralisé durant le confinement et tend à s’installer sur la durée dans le monde de l’entreprise. Anticipant un développement similaire, les acteurs de la télémédecine invitent les autorités à améliorer la réglementation en la matière.