Avec le nouveau DPE, le nombre de logements classés comme passoires thermiques dépasse largement l’estimation initiale. C’est du moins, ce que s’accordent à dire les analystes, professionnels de l’immobilier et propriétaires pointant du doigt certaines failles dans le dispositif ramenant certains biens de la catégorie D et E à F et G. Depuis son entrée en vigueur en juillet dernier, le nouveau DPE n’a pas arrêté de susciter la crainte auprès des propriétaires et des acteurs immobiliers qui continuent de s’inquiéter même si ce dispositif a subi quelques correctifs pour se montrer dans sa version finale en début novembre. La raison, ces acteurs estiment que ce diagnostic de performance énergétique représente une menace pour le secteur en pénalisant plusieurs millions de logements désormais intégrés dans la catégorie des biens qui ne pourront pas être mis à la vente ou à la location. Différents facteurs notamment liés au mode de calcul du DPE seraient à l’origine de ces inquiétudes grandissantes. Le nombre de logements concernés dépasse de loin les prévisions À titre de rappel, le DPE est un dispositif visant à identifier les logements considérés comme passoire thermique avec une classification allant de A à G en notant que dans le lot, ce sont les biens classés F et G qui se retrouveront vite dans une mauvaise posture si rien n’est fait pour rectifier le tir. Ce, étant donné que la loi Climat et résilience a prévu qu’à partir de : Août 2022 les loyers de la catégorie G et F ne pourront plus être augmentés ; Janvier 2025, les logements classés G seront interdits à la location ; 2028, ce seront les logements classés F ; 2034, ce seront les logements classés E. Dans ses prévisions, le ministère du Logement estime ainsi en début 2021 que cette situation concernerait 17% du parc immobilier. Soit, 4,8 millions de logements énergivores qui seront pénalisés, sauf que c’est très loin du compte selon les acteurs concernés. Du moins, d’après les calculs de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) faisant savoir que : Le nouveau DPE est en train de rendre 40% du parc immobilier obsolète. Un point de vue partagé par le porte-parole de l’association NégaWatt indiquant que : En réalité, le nombre de passoires thermiques sera plutôt autour de sept millions. Des failles dans le mode de calcul en seraient la cause Avec cette estimation passant de 17 à 40%, inutile de préciser que la crainte est à son apogée auprès des acteurs concernés. Non pas sans raison puisque ces derniers estiment que les impacts en seront considérables. D’après un site comparateur assurance habitation et qui aussi spécialisé dans les transactions immobilières par exemple, ce phénomène se manifeste d’ores et déjà à travers le bouleversement du marché se manifestant à travers le nombre grandissant de logements énergivores mis en vente. Mais il ne s’agit là que d’un détail comparé aux problèmes annoncés par les propriétaires découvrant qu’avec le nouveau mode de calcul du DPE, les notes des logements se sont détériorées avec pour conséquence de faire reculer leur rang dans la classification. À l’un de ceux qui en ont fait l’expérience d’illustrer : Alors que j’avais, avant les travaux de rénovation, une perspective d’étiquette D établie par un bureau d’études thermiques, le DPE d’après travaux aboutit, pour trois des cinq logements, à un classement E. Ainsi, le déclassement est bien au rendez-vous avec ce nouveau DPE, même dans sa version rectifiée selon Lionel Janot indiquant que : Ce recalcul n’a pas vraiment modifié les notes, sinon à la marge. Lionel Janot Et d’après ce président de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier, différents éléments expliquent cette situation : Le manque d’informations sur la nature des murs et parois des logements anciens ; Le calcul porté sur les consommations d’énergie au nombre de mètres carrés et intégrant l’éclairage et l’électroménager ; L’évaluation du taux d’émission de gaz à effet de serre.