Conformément aux principes de la liberté d’entreprise et de la libre concurrence, l’État n’a pas son mot à dire sur les politiques tarifaires des compagnies d’assurance présentes en France. Néanmoins, les pouvoirs publics essaient régulièrement de négocier une limitation des hausses de prix avec les assureurs. Bercy retentera cette manœuvre à la rentrée. Après le logement, l’alimentation et l’énergie, l’assurance constitue l’un des postes les plus importants sur le budget des Français. En 2020, un ménage habitant en Métropole dépenserait en moyenne 1690 euros par an pour ses contrats d’assurance. Ce montant inclut l’assurance automobile, habitation et santé. En 2021, le budget moyen consacré aux assurances se situe entre 1 720 euros et 1750 euros. Compte tenu de la forte inflation, les primes devraient augmenter une nouvelle fois cette année, au moment du renouvellement contractuel. Selon le cabinet Facts & Figures, cette variation pourrait atteindre 2 à 3 % en 2023. Une influence limitée sur les tarifs d’assurance Une limitation de la hausse ou un gel des primes de l’assurance habitation ou de l’assurance automobile l’année prochaine est difficilement envisageable. Les assureurs annoncent d’emblée que les coûts de réparation et les frais de services sur les contrats auto s’envoleront, à cause de la pénurie de pièces détachées et de l’inflation, entre autres. Sur les contrats habitation et professionnels, le changement climatique a provoqué cette année plusieurs catastrophes, telles que les : Incendies de forêt ; Orages exceptionnels ; Inondations. Ces évènements induisent une forte sinistralité qui réduit la marge de manœuvre des assureurs sur leurs tarifs. Pour toutes ces raisons, les compagnies d’assurance croient qu’une hausse des primes dans les prochains mois est quasiment inévitable. La présidente de France Assureurs se montre moins catégorique. D’après Florence Lustman, la fédération des sociétés d’assurance n’a aucun pouvoir sur les politiques tarifaires de chaque membre. Les compagnies adhérentes décident de leurs prix, en fonction de plusieurs paramètres dont : La sinistralité ; La solidité financière ; Les objectifs de performance dictés par les actionnaires. Certaines compagnies pourraient bien concéder un gel ou une baisse tarifaire, à la demande du gouvernement. Toutefois, les impératifs financiers l’emporteront toujours sur les autres préoccupations des pouvoirs publics ou de la fédération elle-même. En clair, un effort global et uniforme de tous les assureurs n’est pas garanti. Des discussions entre Bercy et les assureurs à la rentrée Les réserves émises par les assureurs n’échappent pas au gouvernement. Bercy tentera malgré tout de discuter avec les acteurs de l’assurance, afin de leur demander un effort en faveur du pouvoir d’achat des Français. Il convient de savoir que Bruno Le Maire a notamment évoqué la question des assurances auto et habitation, deux contrats particulièrement concernés par les augmentations tarifaires en 2022 et en 2023. Le ministre n’a pas précisé si les autres assurances, comme la complémentaire santé, seront concernées. Bercy reste tout aussi vague sur le calendrier de la réunion et sur son périmètre exact. On sait en revanche que les banques seront aussi appelées à participer à cet effort global, afin de mieux répartir le « fardeau » de l’inflation.