Bien que son démarrage soit lent, la pile à hydrogène est susceptible d’éclipser la batterie rechargeable à terme. En effet, cette technologie présente plusieurs avantages face à la motorisation électrique. Néanmoins, elle est aussi assortie de quelques inconvénients. L’un d’entre eux porte sur la production d’hydrogène. À ce jour, les émissions de CO2 résultant de cette activité restent très importantes. Les voitures à hydrogène sont déjà présentes dans de nombreuses villes, partout dans le monde. Ceux qui souhaitent s’en procurer ont intérêt à comparer les assurances auto disponibles sur le marché. Cette démarche leur permettra de réaliser des économies sur la couverture sachant que ces véhicules coûtent souvent dans les 70 000 euros. En France, Renault est le premier constructeur à s’être lancé sur ce segment. En 2019, le fabricant a produit 200 versions à hydrogène de son utilitaire Kangoo. L’an prochain, il prévoit d’enrichir son catalogue avec la Master ZE Hydrogen. Le prix de ces modèles est environ 50 % plus élevé que celui d’une voiture électrique classique. Plusieurs défis à relever Reposant essentiellement sur le reformage de méthane, la production d’hydrogène est à l’origine d’importantes émissions de CO2. L’un des principaux enjeux du développement de cette énergie est de parvenir à une production massive décarbonée. Pour relever ce défi, les énergéticiens prévoient de miser sur l’électrolyse de l’eau grâce à l’énergie nucléaire ou renouvelable. D’autre part, la rareté des stations de recharge et la cherté des voitures à hydrogène constituent également des obstacles. Le directeur de la Plateforme automobile, Marc Mortureux, explique : Aujourd’hui, on sait faire des véhicules à hydrogène, mais il y a encore énormément d’étapes à franchir pour en faire des véhicules économiquement viables. Marc Mortureux En tout cas, le dirigeant se réjouit de la mobilisation dont font preuve les pouvoirs publics. En effet, le gouvernement prévoit de déployer un plan pour accélérer le développement de l’hydrogène en France. Une enveloppe de 7 milliards d’euros sera allouée à ce projet. De son côté, Plastic Omnium a investi 200 millions d’euros sur 5 ans afin de multiplier le nombre de réservoirs à hydrogène et développer les piles à combustible. Le directeur de la division Nouvelles Énergies de l’équipementier français, Marc Perraudin, est confiant : À partir de 2021 ou 2022, on va voir arriver des camions, des camionnettes, des bus à hydrogène dans pas mal de villes d’Europe. Marc Perraudin Une solution présentant de nombreux avantages Marc Perraudin estime que les voitures à batterie électrique sont pénalisées par leur manque d’autonomie. Ainsi, elles ne répondent pas aux besoins dans le secteur des transports lourds. Par ailleurs, ce type de véhicule nécessite un temps plutôt long pour se recharger, ce qui ne convient pas aux usages professionnels intensifs. L’hydrogène se présente comme une véritable alternative. En effet, il suffit de 2 à 3 minutes pour faire le plein, comme l’a indiqué la directrice de l’innovation de PSA, Carla Gohin. Par ailleurs, les modèles à hydrogène affichent les atouts du 100 % électrique tout en garantissant une plus grande autonomie. Le directeur de la stratégie des véhicules utilitaires de Renault, Philippe Diviné, note : Avec l’hydrogène, on double l’autonomie pratique pour l’utilisateur. Philippe Diviné Pour l’heure, l’hydrogène reste un marché de niche. Avec 5 000 Nexo écoulées en 2020, Hyundai occupe la première place mondiale sur ce segment où l’on retrouve également la Toyota Mirai. Plastic Omnium estime que le développement des voitures fonctionnant à l’hydrogène commencera après 2025. Entre-temps, le réseau de stations de recharge devra être étoffé. Selon l’équipementier, 2 millions de véhicules à hydrogène seront mis à la route dans le monde d’ici 2030. 1,6 million d’entre eux appartiendront à des particuliers.