D’après la DSR (Délégation à la sécurité routière), près de 800 000 Français conduisent actuellement sans couverture sur tout le territoire. Il s’agit le plus souvent de jeunes économiquement fragiles. Selon le FGAO (Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages), les automobilistes non assurés ont enclenché 28 469 prises en charge l’an dernier. La souscription d’une assurance voiture est obligatoire en France. Cependant, la réglementation en vigueur n’empêche pas certains conducteurs de faire l’impasse sur cette couverture. Ils invoquent généralement des problèmes financiers ou des soucis administratifs pour expliquer le défaut d’assurance. Actuellement, ce délit résulte également de l’oubli du renouvellement du contrat après le confinement. Pour lutter contre ce phénomène, les autorités ont créé un fichier visant à répertorier les conducteurs sans assurance dans l’Hexagone. Les contrevenants pourront ainsi être facilement identifiés et verbalisés. Depuis un an, la DSR et le FGAO ont envoyé 83 000 courriers pour sensibiliser les automobilistes non couverts. Pour l’instant, ils ne seront pas pénalisés. Une sensibilisation indispensable Dans sa dernière étude, le FGAO a dégagé trois profils types de conducteurs sans assurance. L’oubli concerne une partie minoritaire des automobilistes. Concrètement, ces derniers ont oublié de renouveler leur contrat après deux mois d’immobilisation liée au confinement. Ils se retrouvent ainsi sans protection sur les routes, au même titre que les délinquants multirécidivistes qui représentent profil non négligeable. Le dernier profil se caractérise par des préoccupations d’ordre financier. D’ailleurs, de nombreux conducteurs non assurés sont issus de milieux modestes. 31,3 % d’entre eux sont notamment chômeurs tandis que 24 % représentent la classe ouvrière. Comme l’a souligné un porte-parole du FGAO : Ces chiffres soulignent que la mobilité est chère. Passer son permis coûte cher, posséder une voiture également, payer une assurance aussi. Certains font donc l’impasse sur cette dernière. L’impact de la crise actuelle inquiète particulièrement les assureurs. En effet, d’autres automobilistes risquent de décider de ne pas se couvrir pour faire des économies en ces temps difficiles. Le Fonds a ainsi renforcé les messages de sensibilisation par rapport aux conséquences du défaut d’assurance. Les dommages corporels impliquent un coût de plus en plus important L’an dernier, le FGAO a reçu moins de demandes d’indemnisation par rapport à 2018. Leur niveau a toutefois fortement progressé depuis 2014, à hauteur de 42 %. En 2019, l’organisme a débloqué 116 millions d’euros. Une grande partie de ce montant a servi à couvrir des dommages corporels. Selon le FGAO, l’augmentation du coût des dédommagements corporels a été six fois plus élevée par rapport à la progression du nombre de victimes depuis 2014. Ce phénomène est essentiellement lié à la hausse des frais médicaux sur cette période, d’après l’AFP. Le Fonds a croisé les statistiques des assureurs sur les sinistres provoqués par des automobilistes non assurés avec les données des forces de l’ordre pour dresser le profil des contrevenants. Cette analyse montre que 80 % des conducteurs roulant sans couverture étaient des hommes, dont 60 % âgés de moins de 35 ans. De plus, un automobiliste sur trois avait 26 à 33 ans sur l’ensemble du panel considéré. Pour rappel, la conduite sans assurance expose à une amende de 750 euros en France.