Les obstacles sont trop faibles pour arrêter le palladium dans son élan. C’est ce qui ressort des analyses récentes de Benjamin Louvet, gérant du fonds OFI Precious Metals chez OFI Asset Management, portant sur ce marché qui détient en son actif une série de performances exceptionnelles depuis de nombreuses années. Un des métaux les plus rares de la planète, le palladium vaut plus cher que l’or. C’est aussi un élément incontournable dans l’industrie automobile pour la simple raison qu’il joue un rôle important dans la fabrication de pots catalytiques des échappements des moteurs à combustion dans le but de réduire le taux d’émission de gaz à effet de serre. Un atout majeur qui joue considérablement en sa faveur maintenant que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité mondiale à travers des normes environnementales de plus en plus sévères. Résultat, ce métal connait un essor fulgurant depuis des années d’autant qu’il dispose déjà de différents atouts pour assurer son dynamisme. Une performance qui, d’après Benjamin Louvet, n’est pas près de s’estomper, malgré quelques sources d’inquiétudes qui menacent sa suprématie. Plus cher que les métaux précieux Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, le taux de CO2 émis par les véhicules joue désormais un rôle capital sur le marché de l’automobile. Pareille situation pour le secteur assurantiel puisqu’il suffit d’effectuer un comparatif assurance auto pour découvrir que cet élément est aussi tenu en compte par les assureurs dans le calcul des primes. Ainsi, constructeurs et utilisateurs ont intérêt à opter pour des modèles à faible niveau d’émission afin d’éviter différentes sources de pénalisation notamment financières. Et dans ce domaine, différentes options sont adoptées comme l’utilisation de l’énergie verte, mais jusqu’ici et depuis des nombreuses années, ce sont les pots catalytiques qui dominent le système. Tout simplement parce qu’ils sont reconnus pour diminuer la toxicité des gaz d’échappement, grâce au palladium qui les constitue, ce métal industriel qui vaut plus cher que la platine et l’or. La preuve, son cours a récemment progressé de 13% pour atteindre la barre des 2 526,75 dollars est respectivement limité à 1554,88 dollars et à 1562,34 dollars pour l’or et la platine. À noter que ce coût record donne suite à une croissance de plus de 60% enregistrée en 2019 par rapport à la saison précédente qui, elle-même a fait un bond de 15% comme pour l’année 2017 et 2016 qui ont respectivement affiché un saut de 60% et de 20%. Au gérant du fonds OFI Precious Metals d’en énumérer les raisons principales : Le palladium est un petit marché d’environ 350 tonnes, dont 80% de la production est essentiellement) assurée par la Russie et l’Afrique du Sud ; La production de palladium est extrêmement contrainte qu’elle a fini par créer un écart considérable entre l’offre et la demande ; La demande est liée à une structure de prix conduisant à des contrats à terme à des niveaux historiquement élevés. Quelques sources d’inquiétude peuvent faire figure d’obstacle Avec de telles performances, le palladium peut se targuer de sa bonne tenue qui s’est d’ailleurs maintenue depuis huit ans. Une tendance qui devrait se poursuivre si l’on croit Benjamin Louvet qui a souligné que : Même avec un fort ralentissement du marché automobile mondial en 2019, les prix du palladium n’ont ainsi pas réussi à se détendre. Les prix pourraient donc poursuivre leur hausse, possiblement vers les 2 500 dollars l’once. Benjamin Louvet Ainsi, cet expert de chez OFI Precious Metals estime que le palladium peut encore s’attendre à un avenir radieux, malgré quelques sources d’inquiétude qui peuvent lui faire figure d’obstacle. À savoir : Le ralentissement constaté dans les ventes automobiles qui pourrait encourager le recyclage des pots catalytiques ; Le recours à un métal de substitution tel que le platine ; La bascule radicale vers le 100% électrique. Soit autant de menaces pour le palladium, mais d’après Benjamin Louvet, ces dernières ne disposent pas encore de la puissance nécessaire pour renverser la balance. Comme pour le 100% électrique par exemple, l’éventualité d’une bascule radicale, le système mettra encore des années avant d’espérer y arriver du simple fait que les volumes sont encore trop faibles. Quant au recyclage, il est tout simplement limité par des normes environnementales encore plus strictes obligeant les constructeurs à équiper les voitures de catalyseurs plus efficaces nécessitant l’usage massif de palladium et d’autres éléments pour former des platinoïdes.