En décembre 2019, les nouvelles immatriculations ont progressé de 27,7 % dans l’Hexagone. Le mois suivant, la tendance s’est inversée avec un recul global de 13,4 %. Le repli du marché français est essentiellement dû à l’application de la nouvelle grille de malus automobile. Le phénomène a ainsi touché la grande majorité des producteurs de voitures thermiques. Très présentes sur un comparateur assurance auto, les marques nipponnes Nissan et Toyota ont affiché respectivement une progression de 28,2 % et de 15,2 % le mois dernier. En revanche, tous les autres constructeurs ont enregistré une baisse de ventes notable sur la même période. Par exemple, Volkswagen a affiché un recul de 16,7 %. Le groupe Fiat Chrysler a été le plus touché avec une chute de 37,7 %. Renault accuse également un repli conséquent de 17,5 % à travers Dacia et Alpine, avec seulement 29 749 unités livrées. Le groupe PSA résiste et limite son recul à 5,9 %, avec 51 620 voitures immatriculées. Une conjoncture favorable aux véhicules électrifiés La nouvelle grille de malus s’inscrit dans une démarche plus large visant à réduire le taux de CO2 émis par le secteur automobile. Elle a ainsi été pensée pour pénaliser les plus gros pollueurs et décourager l’achat de voitures thermiques. Logiquement, l’application de ce malus a accéléré la progression des modèles électrifiés sur le marché. Les électriques représentent actuellement 8,2 % des voitures neuves immatriculées en France. En janvier 2019, cette proportion s’élevait tout juste à 2 %. Concrètement, 10 952 unités ont été vendues sur ce segment le mois dernier. Avec 3 734 nouvelles immatriculations, les hybrides rechargeables ont pour leur part gagné 2,8 % de parts de marché sur la même période, contre 0,7 % en janvier 2019. Il est toutefois nécessaire de mesurer ces chiffres, car ils résultent en partie d’une stratégie mise en œuvre par certains constructeurs. En effet, plusieurs marques ont décidé de retarder l’immatriculation de leurs voitures électrifiées à début 2020 pour équilibrer leur bilan d’émissions de CO2. De cette manière, elles pourront atténuer leur niveau d’émissions pour cette année et ainsi éviter les amendes. Malgré une mauvaise presse, le diesel représente encore près d’un tiers des nouvelles immatriculations en France, soit 31,7 % de parts de marché. Ces chiffres sont assez stables eu égard aux 34,2 % enregistrés l’an dernier. Les spécialistes expliquent cette tendance par la nature incontournable de cette motorisation pour les gros rouleurs. L’essence, en revanche, ne détient plus que 48,7 % du marché, contre 58 % en 2019. Une situation exceptionnelle Les données sur les nouvelles immatriculations du mois dernier ont été récemment publiées par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Le rapport a permis de constater la baisse globale des ventes dans le secteur automobile en ce début d’année. Ce phénomène est notamment accentué par le durcissement du malus écologique depuis le 1er janvier 2020. Comme l’a expliqué à l’AFP le directeur de la communication du CCFA, François Roudier : On le voit en particulier dans certaines marques étrangères qui ont des voitures de luxe ou des gros SUV, où ce qui a été immatriculé en décembre ne l'a pas été en janvier. François Roudier. Les constructeurs allemands font partie des premiers touchés par cette nouvelle mesure pénalisant les grosses cylindrées. Les immatriculations ont ainsi reculé de 17,3 % chez BMW et de 48,9 % chez Daimler le mois dernier. D’autre part, certaines marques ont décidé d’avancer l’immatriculation de leurs modèles les plus polluants pour éviter de les inclure dans leur quota de CO2 pour cette année. Pour rappel, la nouvelle réglementation européenne prévoit de lourdes amendes pour les constructeurs affichant un taux d’émissions de polluants supérieur à 95 g/km sur l’ensemble de leurs modèles vendus au sein de l’UE. En somme, le nombre d’immatriculations en janvier dernier a été fortement influencé par la modification des normes antipollution et la stratégie adoptée par les constructeurs en conséquence. Ces différents facteurs tendent à perturber le marché et à rendre les données difficiles à traiter d’après le directeur d’une cellule de veille économique.