Les principaux constructeurs automobiles d’Europe s’exposent à 15 milliards d’euros d’amende face aux nouvelles normes d’émissions de CO2 entrées en vigueur depuis le début de cette année. C’est ce qu’a récemment fait valoir le cabinet britannique PA Consulting à travers la publication des résultats de ses études sur le sujet. 2020 marque le début d’une période contraignante pour les constructeurs automobiles présents sur le continent européen. Tout simplement parce qu’à partir de cette saison, ils auront à se conformer à des règlementations plus strictes en matière de gaz à effet de serre émis par les voitures nouvellement sorties de leurs usines. Mais d’après PA Consulting, ces derniers sont encore loin d’honorer cet engagement, alors que cette situation les expose à de lourdes amendes estimées à près de 15 milliards d’euros si l’on croit les estimations de ce cabinet d’étude britannique. Une pénalisation qui devrait peser sur leur portefeuille dès 2021 en notant cependant qu’à partir de cette date, les règles seront encore plus sévères. Encore loin du compte Depuis janvier 2020, la réglementation européenne CAFE entend à ce que les voitures particulières commercialisées par les constructeurs présents en Europe soient moins émettrices de gaz à effet de serre que les modèles précédents en évoluant sous le seuil des 95 grammes de CO2 par kilomètre. Une mesure qui concernera 95% du parc pour cette saison et qui touchera sa totalité dès 2021 en notant que l’objectif de chaque groupe est différent en fonction de deux éléments majeurs : Le poids moyen des véhicules vendus ; Les anciens niveaux d’émission. Ainsi, les concernés sont désormais de respecter ces exigences, mais d’après PA Consulting, ces derniers sont encore loin du compte en faisant valoir dans une note que : Aucun groupe automobile majeur présent sur le continent européen ne sera en mesure de respecter les nouvelles normes d’émissions de CO2, progressivement mises en place dès cette année. Un avis partagé par LMC Automotive qui à travers ses enquêtes a démontré qu’au troisième trimestre de 2019, les mieux notés dépassaient encore de 6 g ce seuil de 95 g/km si ce niveau a atteint les 40 g pour les moins performants. Et d’après les constats, cette situation s’explique à travers : Le recul des ventes du diesel dont le niveau d’émission est plus faible que celui de l’essence ; La croissance des parts de marché des SUV, alors qu’ils émettent énormément de CO2 du fait de leur taille et de leur poids. À l’Agence internationale de l’énergie (AIE) d’ajouter dans un communiqué publié en octobre dernier que : Si l’appétit des consommateurs pour les SUV continuait de croître au rythme de cette dernière décennie, ces voitures ajouteraient près de 2 millions de barils par jour à la demande mondiale de pétrole d’ici 2040, annulant les économies permises par 150 millions de voitures électriques. Les constructeurs pourraient en payer le prix fort Telles des assurances auto qui permettent aux automobilistes de se prémunir contre d’éventuels incidents, la nouvelle norme d’homologation WLTP est aussi destinée à protéger la planète contre les effets néfastes du réchauffement climatique. Raison pour laquelle, les constructeurs sont contraints de la respecter. Mais comme susmentionné, ils sont encore loin du compte qu’ils pourraient bien en payer le prix fort dès l’année 2021. C’est du moins ce qu’a fait valoir PA Consulting à travers les résultats de ses études en démontrant que cette situation concerne de nombreux groupes qui pourraient être sanctionnés par une amende colossale estimée à 15 milliards d’euros. Soit, près de 5 fois la valeur estimée par le cabinet en été dernier qui était de 3,9 milliards d’euros. Ainsi, quatre enseignes pourront dépasser la barre de 1 milliard d’euros à l’instar de Volkswagen (4,50 milliards), de Fiat-Chrysler (2,46 milliards), de Ford (1,46 milliard) et de Renault-Nissan-Mitsubishi (1,057 milliard). Certaines d’entre elles évolueront entre 754 millions d’euros et 997 millions comme pour le cas de Daimler, de PSA, de Mazda, de BMW et de Hyundai-Kia tandis que quatre autres (Volvo, Honda, Jaguar, Land Rover, Toyota) se retrouveront entre 382 et 18 millions. À noter que dans le lot, Mazda et le plus à plaindre même si sa part est estimée à 877 millions d’euros du fait qu’il s’agit là d’une marque de taille moyenne parmi ces géants. Aussi, il faut se rappeler que depuis que cette norme d’homologation est en vigueur, chaque gramme de trop vaut une pénalité de 95 euros pour chaque véhicule nouvellement immatriculé.