Les avis sont partagés concernant les effets des voitures électriques sur la pollution atmosphérique. Certains pensent qu’il est nécessaire de les démocratiser pour sauvegarder la planète. D’autres avancent que ces véhicules rejettent plus de CO2 que les modèles thermiques, s’il faut tenir compte de leur fabrication. Des chercheurs britanniques et néerlandais ont éclairci le sujet. La voiture électrique présente de nombreux avantages. Elle est notamment économique à l’utilisation et ne nécessite pas beaucoup d’entretien. Sans compter que la couvrir coûte moins cher. En effet, l’assurance auto d’un véhicule électrique est 5 à 50 % moins onéreuse que celle d’une automobile classique. Face au débat actuel autour des émissions réelles des électriques, des scientifiques issus des universités de Cambridge (Royaume-Uni) et de Nimègue (Pays-Bas) ont mené des recherches. Ils ont analysé entièrement le cycle de vie de plusieurs modèles. Leurs résultats indiquent que les voitures dotées de batterie rejettent une quantité de CO2 largement inférieure à celle émise par les véhicules thermiques. Les voitures électriques permettent de réduire considérablement les émissions de CO2 dans le secteur du transport Selon les chercheurs britanniques et néerlandais, la voiture électrique est davantage écologique dans 95 % des cas. Ainsi, il est infondé de dire que ce type de véhicule est susceptible d’accroître les émissions polluantes, note le Dr Florian Knobloch, de l’université de Nimègue. Les auteurs de l’étude estiment que la généralisation de la technologie électrique permettra de réaliser d’importantes économies de CO2. D’après leurs estimations, il est possible de réduire annuellement de 1,5 gigatonne le taux d’émissions de gaz carbonique si 50 % de la flotte mondiale est électrifiée à l’horizon 2050. Ils incitent donc aux autorités de prendre rapidement des dispositions pour accélérer la transition. Par ailleurs, les chercheurs recommandent de consolider le développement des énergies renouvelables dans les pays du monde entier. Enfin, ils s’attendent à ce que la conception et le fonctionnement des voitures électriques soient améliorés. Une électricité carbonée dans 5 % des cas Pour déterminer l’impact de la voiture électrique sur l’atmosphère, les auteurs de l’étude anglo-néerlandaise ont compilé les données relatives aux émissions polluantes des modèles observés durant leur utilisation. Ils ont aussi pris en compte les informations concernant la production de ces véhicules et le traitement des déchets. En France et en Suède par exemple, les rejets de CO2 des voitures électriques étudiées sur l’ensemble de leur cycle de vie sont 70 % moins importants que ceux d’un véhicule à essence. Ces pays se démarquent respectivement par l’exploitation des centrales nucléaires et le recours aux énergies renouvelables. Dans 5 % des cas néanmoins, l’électrique s’avère plus polluante. Le fait que le charbon soit encore largement utilisé pour produire de l’énergie dans certaines régions du monde explique ce phénomène. L’électricité qui en résulte est donc encore très carbonée. C’est notamment le cas en Pologne.