D’un point de vue technique, il est actuellement possible d’installer un moteur électrique à la place du bloc diesel ou essence d’une voiture d’occasion. Cette méthode est couramment appelée rétrofit. L’automobiliste peut ainsi réduire le taux de polluants émis par son véhicule, à moindres frais. La France fait désormais partie des pays autorisant le recours à ce procédé. Le 3 avril dernier, l’exécutif a publié un arrêté ministériel autorisant désormais la conversion de véhicules thermiques en électriques dans l’Hexagone. Le texte a notamment établi le cadre réglementaire pour ce type de transformation. Les spécialistes en la matière ont ainsi obtenu gain de cause après avoir milité pour que le procédé soit officiellement reconnu en France. Les conséquences de cette nouvelle réglementation ne se limiteront pas à la voiture et aux secteurs connexes, comme l’assurance auto. En effet, le rétrofit est également autorisé pour les deux et trois-roues âgés de plus de 3 ans. Cependant, les modifications devront être réalisées par des professionnels habilités pour être homologuées. Des avantages écologiques et économiques Aujourd’hui, le rétrofit est seulement autorisé par 40 États dans le monde, selon le CNPA (Conseil national des professions de l’automobile). Ce procédé contribue pourtant à limiter le taux d’émissions globales de gaz à effet de serre et à réduire les déchets produits par l’industrie automobile internationale. Au-delà de son côté écologique, il se révèle également économique pour les automobilistes. Selon le groupe UTAC CERAM, chargé de l’évaluation de la conformité des rétrofits réalisés : La mise en place de cette mesure va permettre aux propriétaires qui n’ont pas les moyens de s’offrir un véhicule neuf de rendre leur voiture actuelle moins polluante. Selon la FNA (Fédération nationale de l’artisanat automobile), l’arrêté émis récemment représente une véritable avancée historique pour la France en matière de transition écologique. L’organisme a fait partie des nombreux acteurs ayant milité pour l’adoption d’un cadre réglementaire dédié au rétrofit. Il invite ainsi tous les professionnels du secteur à participer à la démocratisation de cette pratique. Création de nombreux emplois Dans un communiqué, le CNPA souligne : Le rétrofit est aujourd’hui officiellement reconnu comme une solution de mobilité durable, favorisant l’économie circulaire et une activité porteuse d’emplois en France. C’est une solution vertueuse de recyclage permettant aux automobilistes de donner une seconde vie à leur véhicule thermique. Comme l’indique l’arrêté divulgué par le gouvernement, les voitures dotées d’une motorisation thermique âgées d’au moins 5 ans peuvent être converties à l’électrique. Cette possibilité concerne non seulement les automobiles particulières, mais aussi les véhicules utilitaires, les bus, les cars et les camions. Dans les 5 prochaines années, près de 66 000 voitures sont susceptibles d’être rétrofitées dans l’Hexagone. C’est ce qu’estime l’Aire (association française du rétrofit électrique). Les entreprises réunies au sein de cette dernière prévoient ainsi de créer 5 500 emplois dans le secteur et d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires.