Les auto-écoles traditionnelles ont dû suspendre leur activité durant le confinement, contrairement à leurs homologues en ligne. Ainsi, les écoles de conduite dématérialisées ont enregistré une hausse notable des nouvelles inscriptions sur cette période. En effet, de nombreux candidats au permis en ont profité pour poursuivre leur préparation, notamment en vue des examens de Code. Internet ne sert plus seulement pour se divertir, faire des achats en ligne ou encore consulter un comparateur assurance auto. Désormais, il y est aussi possible de se préparer pour obtenir le permis de conduire grâce aux auto-écoles dématérialisées. Les offres de ces dernières se démarquent généralement par leur côté pratique, économique et flexible. Avec une auto-école en ligne, l’élève peut aménager librement ses horaires d’apprentissage en fonction de son emploi du temps. La formule est ainsi très prisée des jeunes actifs et de toute personne dont les heures de travail sont incompatibles avec les enseignes traditionnelles. De plus, les candidats au permis peuvent changer de formateur à leur guise. Une concurrence rude En réponse à la flexibilité mise en avant par les auto-écoles en ligne, leurs concurrentes traditionnelles insistent sur l’expertise des moniteurs et la qualité de l’accompagnement des élèves. Les clients peuvent avoir du mal à se décider, d’autant qu’ils ne disposent pas de référence. En effet, il n’existe aucune statistique officielle sur le taux de réussite dans les écoles de conduite dématérialisées. La plupart d’entre elles revendiquent des résultats dépassant la moyenne nationale. Toutefois, ces affirmations se basent le plus souvent sur des chiffres datant de 2017, voire de 2016. Ainsi, les services de la concurrence ont exigé de certaines plateformes qu’elles effacent les taux de réussite non justifiés. Selon les professionnels du secteur, cette situation problématique devrait être résolue par le déploiement de la plateforme publique Rendez-vous Permis l’année prochaine. Ce portail permettra aux candidats de réserver leur date d’examen en ligne. Cependant, il implique surtout la centralisation de tous les dossiers au niveau national. Il sera ainsi plus facile de comparer les résultats des écoles de conduite, physiques comme dématérialisées. Le président d'ECF, Bruno Garancher, note : Si leurs taux de réussite sont inférieurs aux taux mirobolants qu'elles annonçaient, cela va forcément remettre leur modèle en question… Bruno Garanche Le PDG d'Ornikar, Benjamin Gaignault, pour sa part, se félicite de la mise en place de cette plateforme. Il déclare : Nos élèves ont un excellent niveau, et la mise en place de ce système va nous permettre de le prouver. Benjamin Gaignault Des inconvénients non négligeables La tarification abordable explique en grande partie le succès de la nouvelle génération d’écoles de conduite. En effet, les élèves y paient en moyenne 749 euros pour le Code et 20 heures de conduite, contre environ 1 105 euros dans un établissement classique. Ces chiffres proviennent d’une enquête de l’UFC-Que Choisir réalisée en 2017. Les observateurs constatent également des écarts tout aussi importants concernant le Code. En voiture Simone, par exemple, propose une formule gratuite, tandis qu’Ornikar applique un tarif de 30 euros. Auprès d’une auto-école traditionnelle, il faut prévoir en moyenne 300 euros. Cependant, la flexibilité de l’offre des écoles de conduite dématérialisées risque de pénaliser certains profils de candidat au permis. En effet, l’élève peut finir par avoir des problèmes d’apprentissage à force de changer d’horaires, de ville, de moniteur et de voiture. En même temps, un rythme irrégulier ralentit généralement l’assimilation et affecte l’efficacité de l’enseignement. D’autre part, le modèle des auto-écoles en ligne complique les annulations. Leur rôle consiste en effet à mettre les élèves en contact avec des formateurs indépendants. Si ces derniers se désistent, l’établissement ne propose aucune solution pour remplacer la séance programmée. Enfin, les clients de ces sites sont aussi pénalisés par un grave manque d’examinateurs, surtout dans les régions saturées. En Île-de-France par exemple, les candidats libres doivent patienter entre six et neuf mois avant de pouvoir passer leur examen, contre environ un mois pour les élèves des auto-écoles classiques.