Un arrêté publié récemment devrait faciliter la conversion des voitures thermiques françaises en électriques. Sont concernés tous les modèles de plus de 5 ans qui ne servent pas à l’agriculture ou qui ne sont pas de collection. La mesure permettra d’ouvrir de nouveaux marchés. Des avancées sont attendues pour cette année. Avec la transformation des voitures thermiques en électriques, il sera nécessaire de passer par un comparateur assurance auto. En effet, si le rétrofit est pratiqué dans l’Hexagone, les compagnies devront revoir leurs offres et proposer des couvertures adaptées. Outre le secteur assurantiel, diverses entreprises profiteront d’un nouveau marché qui pèsera un milliard d’euros par an. En France, déjà une quinzaine d’entreprises dispose des compétences nécessaires pour rétrofiter des voitures thermiques. Seulement, les véhicules transformés nécessitent une homologation individuelle. En tout cas, Arnaud Pigounides, président de l’association des acteurs de l’industrie du rétrofit électrique (AIRe), estime à 66 000 le nombre de voitures converties d’ici 5 ans. L’AIRe souhaite faciliter l’homologation des voitures rétrofitées Le renforcement des mesures écologiques survenu ces dernières années pèse sur les voitures diesel comme essence. Les modèles thermiques sont entre autres pénalisés par les restrictions de circulation dans plusieurs zones. Le rétrofit s’instaure comme une alternative à la mise à la casse de ces véhicules. La démarche pour obtenir l’homologation pour une voiture thermique convertie est cependant fastidieuse. Afin de la simplifier, l’AIRe a mis en place une nouvelle réglementation avec l’aide de l’Utac Ceram, le Centre national de réception des véhicules et la Direction générale de l’énergie et du climat. Un arrêté a déjà été envoyé à la Commission européenne pour validation. L’association est optimiste, car le texte est similaire à ceux déjà appliqués en Allemagne et en Italie. Dans ces pays, l’immatriculation des voitures modifiées est désormais autorisée. Outre l’homologation, Arnaud Pigounides souhaite décrocher des aides gouvernementales pour le rétrofit. Il espère que cette pratique pourra bénéficier du bonus écologique. Ce faisant, toute transformation d’une voiture thermique en électrique permettra de recevoir une aide équivalente à celle accordée aux constructeurs automobiles. Quels sont les enjeux de l’électrification des véhicules thermiques ? Le rétrofit portera sur les véhicules datant de 5 ans ou plus. Dans le détail, il s’agit des modèles dont la garantie constructeur est écoulée. La modification peut être réalisée sur tous les types de voitures (industrielles, citadines, anciennes, etc.). Les deux-roues ne sont pas non plus en reste. Arnaud Pigounides souligne cependant que seuls les véhicules modifiés par un professionnel du rétrofit pourront être homologués. Le tarif de la modification dépendra de la puissance et de l’autonomie désirées. Par exemple, le propriétaire devra prévoir pas moins de 5 000 euros pour rétrofiter une Volkswagen Polo qui affichera une vitesse maximale de 110 km/h et une autonomie de 100 km en moyenne. Cette somme peut s’élever à 45 000 euros pour une Ford Mustang qui pourra atteindre 190 km/h et parcourir jusqu’à 180 km. La transformation de voitures thermiques est susceptible de générer 5 500 nouveaux postes. Le président de l’AIRe souligne que les constructeurs n’ont pas à redouter la concurrence des professionnels du rétrofit : « Si on ne fait que 66 000 véhicules, je ne pense pas que cela change quelque chose pour eux. Je les invite même à investir dans le rétrofit ».