L’autopartage consiste à remettre une voiture (accessible en libre-service) à son point de départ après l’avoir louée. Chez les habitants des grandes agglomérations, cette pratique s’impose comme une alternative à la voiture individuelle. En même temps, le contexte social actuel favorise le recours à cette solution. Se démocratisera-t-elle pour autant ? Dernièrement, l’enseigne Ubeeqo, qui appartient à l’entreprise française Europcar Mobility Group, a vu ses réservations doubler. La start-up américaine Getaround a aussi constaté une augmentation de son activité de 50 %. Leur point commun ? Elles proposent des services d’autopartage. Une enquête réalisée par le bureau d’études 6t relate que ces derniers permettent à un usager de diminuer jusqu’à 40 000 kilomètres par an ses trajets en automobile. L’intéressé peut dans ce cas opter pour une couverture au kilomètre après avoir consulté un comparateur assurance auto. Cependant, l’étude révèle aussi que sur un total de 674 milliards de kilomètres, les distances parcourues baissent tout juste de 100 millions de kilomètres. L’autopartage est motivé par diverses raisons Le quotidien actuel de nombreux Français est actuellement marqué par la grève de transports. L’autopartage connaît ainsi un certain succès. La voiture personnelle reste de plus en plus au garage, ce qui peut donner l’idée de la revendre, comme le révèle 6t. Dans le cadre de son enquête, le bureau d’études a trié et analysé les 3 777 réponses d’utilisateurs collectées entre les mois de juillet et de septembre dernier. 82 % des répondants ont déclaré vouloir se passer des dépenses engendrées par l’entretien d’une voiture. Autre motivation : la possibilité de ne pas être obligé d’acheter un véhicule, comme l’affirment 81 % des sujets interrogés. D’autres personnes (74 %) mettent en avant leur désir de contribuer à la réduction des émissions de gaz polluants. L’étude indique aussi que les adeptes des services d’autopartage sont notamment des intellectuels urbains. Cette population est précisément composée de cadres (61 %) et de diplômés de l’enseignement supérieur (86 %). Un mode de transport encore à développer à l’échelle nationale Selon les auteurs de l’étude, 77 % des Français ayant opté pour l’autopartage renoncent à une ou à plusieurs de leurs voitures. Si cette pratique permet de réduire le taux d’usage du véhicule personnel de 31 %, elle favorise aussi l’émergence d’autres solutions de mobilité. Les usagers de la route se servent ainsi de plus en plus du vélo (+10 %). C’est justement le cas en zone rurale et dans les villes disposant d’un réseau de transports en commun peu fourni, où le niveau d’utilisation de ce moyen de déplacement s’établit à 42 %. Par ailleurs, l’autopartage permet de libérer 1,5 à 3 places de parking. En effet, une seule voiture en libre-service équivaut à 5 à 8 véhicules personnels. En allant plus loin dans leur analyse, les auteurs de l’étude constatent cependant qu’avec ce mode de transport, le nombre de voitures en circulation diminue seulement de 12 500 à 20 000 unités. Ils parlent d’un marché de niche sachant que le parc automobile hexagonal comprend 32 millions de véhicules au total.