Les équipements connectés présents dans les voitures se sont multipliés depuis quelques années. Au-delà de l’infodivertissement, les constructeurs intègrent désormais les nouvelles technologies aux systèmes critiques tels que la direction, les freins, etc. Et ce, parallèlement au développement des modèles autonomes. Toutefois, ces véhicules hyperconnectés ont tendance à être vulnérables au piratage. Le problème doit donc être réglé d’urgence. Avec l’avènement des modèles connectés et l’arrivée imminente des véhicules sans chauffeur, la cybersécurité est un sujet incontournable pour les constructeurs et les distributeurs d’assurances auto. En effet, plus les voitures communiqueront avec le Cloud et autres passerelles, plus elles seront exposées au piratage. Par ailleurs, selon les experts, les modèles du futur communiqueront également entre eux et avec les infrastructures routières. Autrement dit, les hackers disposeront de plus de points d’accès potentiels pour mener une cyberattaque. Ils seront notamment capables de contrôler totalement le véhicule et de provoquer de graves accidents, en exploitant des failles de sécurité. Un nouveau marché pour la cybersécurité Un piratage survenu en 2015 a alerté les constructeurs automobiles sur l’ampleur de ce nouveau danger. Lors d’une simulation d’attaque à distance, deux chercheurs ont pu contrôler la radio, les freins et plusieurs fonctionnalités d’une Jeep Cherokee. Cela a été rendu possible grâce à une brèche dans son système d’infodivertissement. Suite à cet incident, Fiat Chrysler a rappelé 1,4 million de modèles. Depuis, les experts en cybersécurité travaillent en étroite collaboration avec les acteurs de l’industrie automobile. Certains, par exemple, analysent les données générées par les voitures connectées pour rechercher les éventuelles anomalies. Ils pourront ainsi savoir si le véhicule a déjà été piraté ou est susceptible de subir une attaque. Selon les spécialistes, comme tout système informatique, la voiture du futur ne peut pas être protégée à 100 % des hackers. De plus, l’amélioration de l’autonomie des nouveaux modèles risque d’aggraver la situation. Néanmoins, l’intervention des professionnels en cybersécurité permet de limiter les failles dans les systèmes connectés et de réduire les risques de piratage. Un risque grandissant D’après les chiffres fournis par Juniper Research, 775 millions de voitures particulières connectées circuleront dans le monde en 2023, contre seulement 330 millions en 2018. La cybersécurité devient ainsi un nouvel enjeu majeur pour l’industrie automobile. Souvent évoqué par les professionnels du secteur, l’exemple le plus alarmant reste le cas du camion-citerne piraté et utilisé en guise de bombe incendiaire. Jusqu’à présent, la plupart des cyberattaques recensées dans le domaine concernent le système de verrouillage à distance. Ce type de piratage est surtout utilisé par les voleurs de voitures. Cependant, de plus en plus de hackers se mettent désormais à cibler les applications de l’ordinateur de bord et les connexions au Cloud. Actuellement, les risques de vol de données et de piratage augmentent proportionnellement à l’augmentation des plateformes connectées au véhicule. D’ailleurs, avec ses processeurs, ses logiciels et ses points d’accès à distance, la voiture devient un ordinateur comme un autre. Ainsi, elle s’expose aux problèmes propres à tout appareil lié à un réseau.