Contre toute attente, la motorisation diesel résiste. Il faut dire que les automobilistes qui parcourent de longues distances continuent de la plébisciter. Les constructeurs sont toutefois conscients que les véhicules fonctionnant au gazole finiront par disparaître avec les réglementations qui ne cessent de se durcir. Le point sur ce sujet. Le dieselgate a précipité la fin des voitures roulant à l’huile lourde. En quelques années, leurs ventes se sont effondrées de façon spectaculaire en raison des mesures anti-diesel instaurées par les politiques et de la suppression des primes et des incitations fiscales. Les assurances auto destinées à ce type de motorisation risquent-elles de se faire plus rares avec son déclin ? Pour l’heure, les ventes ne semblent pas descendre en dessous d’un certain seuil, comme l’indique le porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), François Roudier. Ce dernier souligne que le diesel demeure la solution la moins onéreuse pour les gros rouleurs. Les constructeurs ne produisent plus de nouveaux modèles diesel Grâce à la motorisation diesel, les constructeurs peuvent limiter les rejets de CO2 résultant de leurs ventes de véhicules neufs. En effet, les voitures diesel consomment moins de carburant que celles roulant à l’essence. Par conséquent, les industriels ne souhaitent pas s’en séparer trop vite, d’autant plus que de nouvelles normes européennes portant sur les émissions de gaz carbonique sont appliquées depuis janvier 2020. La chute du diesel est toutefois inexorable. La responsable des véhicules électrifiés au sein du groupe PSA, Anne-Lise Richard, note : Avec l'accumulation des réglementations comme l'obligation d'électrification des flottes ou les mesures locales interdisant l'accès à certaines zones, par exemple, le diesel va continuer à baisser au profit des motorisations électrifiées. Anne-Lise Richard Dans ce contexte, le constructeur français et son compatriote Renault ont décidé de ne plus concevoir de nouveaux modèles diesel. Ils préfèrent désormais s’investir dans l’électrification de leur catalogue. Nombre d’autres industriels ont aussi adopté cette stratégie. La chute du diesel au fil des années en chiffres Les ventes de voitures diesel en Europe ont dégringolé sur la période 2015-2018. Par la suite, elles se sont maintenues aux alentours de 30 %. Durant le troisième trimestre 2020, la part de marché de ces véhicules s’élevait encore à 27,8 %. C’est ce que souligne l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA). Par rapport à 2011 où le taux de pénétration de la motorisation diesel sur le Vieux Continent atteignait 56 %, le déclin est considérable. Néanmoins, il connaît un ralentissement depuis maintenant plusieurs mois. De juillet à septembre 2020, la part de marché des voitures fonctionnant au gazole a seulement perdu 1,3 point comparativement à la même période l’année dernière. La même tendance est retrouvée en France. De 71 % en 2011, les ventes de véhicules diesel sont descendues en dessous de 50 % en 2017. Elles sont ensuite passées à 34 % l’an dernier avant de se stabiliser à 31 % de janvier à octobre 2020.