Début mars 2020, le nombre de véhicules neufs vendus en France a chuté de 24 % comparativement à l’année dernière. Cette tendance à la baisse a été amorcée par l’évolution des normes antipollution dans le secteur automobile. Par ailleurs, elle a été aggravée par la crise sanitaire, économique et sociétale provoquée par la pandémie de coronavirus. Pour 2020, les analystes prévoyaient un recul significatif des immatriculations en France et, a fortiori, du nombre de nouvelles souscriptions en assurance auto. Cette projection se basait surtout sur l’application de la grille de malus indexée sur la norme WLTP. Ainsi, la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver une conjoncture déjà défavorable. La baisse engendrée par le malus a été légèrement contenue et s’est stabilisée à 15 %, selon les chiffres du 6 mars dernier. Avec la mise en place du confinement, le recul s’est accentué à 30 %. Comment la situation évoluera-t-elle sachant que le coronavirus tend à compliquer les livraisons et à dissuader les acheteurs potentiels ? La majorité des constructeurs en difficulté Opel et Dacia font partie des fabricants automobiles les plus touchés par la crise actuelle. En effet, le constructeur allemand a affiché une chute de 67 % au début du mois de mars. La marque roumaine, pour sa part, a enregistré des immatriculations en baisse de 57 % sur cette même période. Cette tendance générale concerne également le groupe Volkswagen, avec un recul de 44 % pour sa marque historique et Seat. Skoda, de son côté, accuse une baisse des ventes de 42 % sur le marché des véhicules neufs. Chez les constructeurs français, la marque Citroën est gravement affectée avec une chute de 42 %. Elle est suivie de Renault qui comptabilise 24 % d’immatriculations en moins par rapport à l’année dernière. Le constructeur au losange a néanmoins réussi à conserver 22,7 % de parts de marché. Seul Peugeot est parvenu à maîtriser légèrement la baisse de ses ventes, stabilisant son recul à 12 %. Toutefois, la fermeture des usines du groupe PSA en Chine et dans l’Hexagone risque de se répercuter sur ses prochains résultats. Une période d’incertitude Pendant que leurs concurrents peinent à limiter les pertes, certaines marques parviennent contre toute attente à augmenter leurs ventes sur le marché français en dépit du contexte actuel. Tesla, par exemple, a enregistré une progression de 330 % ce mois-ci. Selon les analystes, le succès populaire du géant américain vient essentiellement du durcissement du malus automobile dans l’Hexagone. De nombreux consommateurs ont donc décidé de basculer vers les 100 % électriques, même si certaines voitures du fabricant californien ne donnent pas accès au bonus écologique. Du côté des constructeurs traditionnels, les résultats sont positifs pour deux marques. DS a notamment vu ses ventes de véhicules neufs augmenter de 28 %. Porsche, de son côté, impressionne avec une hausse de 84 %. Cependant, l’industrie automobile fait actuellement face à une situation sans précédent dominée par l’incertitude. En effet, en tant que services non indispensables, les concessions situées dans des régions en quarantaine ont dû suspendre leurs activités jusqu’à nouvel ordre.