En 2019, le gouvernement a accordé plus de 376 000 primes à la casse dans tout l’Hexagone. Cette aide financière a représenté une enveloppe de 820 millions d'euros, à raison de 2 176 euros en moyenne par bénéficiaire. Depuis le durcissement des conditions d’éligibilité en août dernier, le nombre de véhicules diesel acquis grâce à cette subvention a baissé significativement. La prime à la casse a connu un succès phénoménal auprès des automobilistes ces deux dernières années. Les assurances auto ont par ailleurs contribué à promouvoir cette forme d’aide à l’achat de voitures récentes. À travers ce dispositif, l’exécutif cherche à renouveler rapidement le parc automobile français afin de réduire le taux d’émissions de polluants à l’échelle nationale. Plus de 376 000 vieilles voitures ont ainsi fini à la casse l’an dernier grâce à cette subvention de l’État. En contrepartie, les bénéficiaires ont obtenu une aide pour acquérir un véhicule neuf ou un modèle d’occasion plus récent. Des mesures qui vont à l’encontre du diesel Au-delà de la réduction des dépenses, la restriction des conditions d’éligibilité à la prime vise à faire baisser la part de marché du diesel. En effet, ces modèles représentaient encore 48 % des aides accordées par l’État en 2018. Depuis le mois d’août dernier, les véhicules classés Crit’Air 2 ne constituaient plus que 5 % des subventions. Pour rappel, cette catégorie englobe les modèles diesel immatriculés à partir de 2011 et les voitures essence mises en circulation de 2006 à 2010. Après la modification des conditions d’éligibilité à la prime, les véhicules affichant une vignette Crit'Air 1 (essences immatriculées depuis 2011) ont représenté la grande majorité des subventions accordées (plus de 80 %). Ils sont suivis par les motorisations électriques et hybrides rechargeables (respectivement 13,1 % et 0,7). Contrairement aux projections des analystes, les achats se sont multipliés sur le marché de l’occasion. Ainsi, ce type d’acquisition a représenté 67 % des aides attribuées par l’exécutif depuis août 2019. Les diesels sont par ailleurs devenus les candidats privilégiés pour la casse, parallèlement à leur disparition à l’achat. Cette motorisation constituait en effet 81 % des voitures envoyées au rebut depuis la modification du dispositif. Toutefois, l’âge moyen des modèles retirés de la circulation n’est pas encore disponible pour l’instant. Il était estimé à 19 ans en 2018. Un dispositif plébiscité par les Français En 2019, les autorités ont fait nettement mieux en matière d’octroi de prime à la casse que l’année précédente. En effet, le dispositif comptait en tout 253 412 bénéficiaires en 2018, pour un montant de 1 973 euros en moyenne. Ainsi, la valeur de l’aide a également augmenté l’an dernier. De plus, la prime à la casse a été révisée pour se focaliser davantage sur les ménages les plus modestes. Le montant accordé a été calculé sur la base du revenu fiscal de référence qui ne devait pas excéder 13 489 euros. Eu égard au succès de l’aide financière, l’exécutif a décidé de doubler son objectif initial. Il table désormais sur 1 million de primes versées en 5 ans, contre 500 000 au départ. Toutefois, les autorités ont décidé entre temps de restreindre les conditions d’accès au dispositif pour améliorer son efficacité sur les émissions de polluants. Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, 110 000 subventions ont été distribuées entre début août et fin décembre 2019. Ces chiffres représentent 22 000 bénéficiaires par mois, contre 38 000 de janvier à fin juillet. À ce rythme, l’objectif sera atteint dès mi-2021.