Au lendemain du confinement, l’attention du public s’est focalisée sur le plan de relance de la filière automobile du gouvernement. Les dispositifs déployés ont contribué à accélérer le redémarrage des activités dans le secteur. Désormais, les constructeurs doivent se préparer à l’évolution de l’industrie automobile à l’issue de la crise du Covid-19. Les constructeurs comme les professionnels de l’assurance auto ont pu profiter de l’efficacité de la nouvelle prime à la conversion et du bonus écologique lancés depuis début juin 2020. En effet, ces mesures incitatives ont rencontré un énorme succès. Elles ont donc participé concrètement à la relance des activités dans la filière automobile. Toutefois, les dispositifs en question sont seulement provisoires, comme le soulignent les experts. Il faudra aborder la question des nouveaux enjeux du secteur sous une perspective plus large. L’économiste Bernard Jullien, de l’Université de Bordeaux, a récemment présenté sa vision de l’avenir de l’industrie automobile après la crise actuelle sur le site spécialisé Auto Moto. Les énergies alternatives émergent progressivement Le chef de l’État a évoqué la technologie hydrogène, lors d’une interview accordée le 14 juillet dernier. Les spécialistes de l’univers automobile attendent donc avec impatience les initiatives de l’exécutif dans le domaine. De leur côté, les acteurs concernés, comme Faurecia, Michelin et Air Liquide, se réjouissent de l’intérêt grandissant pour cette filière. Le secteur bénéficie actuellement d’un contexte favorable à son développement. D’une part, l’Union européenne a laissé plus de marge à ses membres dans l’attribution d’aides publiques à cette technologie. D’autre part, les défenseurs de l’électrique (Volkswagen, Renault, etc.) ne considèrent plus l’hydrogène comme une menace pour leurs investissements relatifs au déploiement de bornes de recharge. En effet, d’après Bernard Jullien, il n’est pas obligatoire de développer ce type d’énergie sur le segment des véhicules particuliers, en pleine transition vers l’électrique. En revanche, l’hydrogène peut être utilisé de manière intéressante dans le domaine des poids lourds, de l’aviation, des trains, des bateaux, etc. Les pistes à explorer en la matière sont virtuellement infinies. La relocalisation représente un grand défi Après le confinement, l’exécutif a déployé un dispositif exceptionnel pour soutenir les acteurs de la filière automobile face aux effets de la pandémie Covid-19. Ce vaste programme englobe le plan de relance et les différentes aides à l’achat associées. En contrepartie, les constructeurs se sont engagés à relocaliser leurs activités. Ainsi, Renault prépare une nouvelle plateforme consacrée aux voitures électriques sur son site de Douai. Le groupe PSA, pour sa part, prévoit d’assembler la version électrique de la 3008 à Sochaux. Les pouvoirs publics ont été assez satisfaits à l’annonce de ces projets. Toutefois, la relocalisation est encore loin d’être évidente pour l’instant. Dans la pratique, les liquidités conséquentes qui sont injectées dans les primes et autres bonus profiteront en définitive aux importations, selon Bernard Jullien. En effet, la Peugeot 208 électrique, par exemple, est produite en Slovaquie. De même, la Renault Captur hybride rechargeable est assemblée en Espagne. Il s’agit de deux modèles parmi tant d’autres impliquant des sorties de capitaux.