Le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA annonce un taux moyen de crédit immobilier à 1,43 %, toutes durées confondues. Ce taux d’intérêt qui intègre l’inflation, mais pas l’assurance (on le désigne par « taux réel ») a atteint le plus bas niveau observé depuis 45 ans. Ces conditions attractives, combinées à l’allongement de la durée des prêts, favorisent les emprunteurs. Des records de taux bas pour fidéliser les emprunteurs Les taux d’intérêt des crédits destinés à l’acquisition d’une résidence principale ou à un investissement locatif sont au plus bas. En effet, contrairement à la Réserve fédérale américaine, la BCE maintient ses taux directeurs à un niveau faible, ce qui permet aux banques de la zone euro de continuer à proposer des emprunts bon marché aux particuliers. Par ailleurs, les prêts à l’habitat représentent un produit d’appel et les banques se livrent une concurrence féroce sur les taux. En rognant au maximum sur leurs marges, elles visent la fidélisation des clients et la vente d’autres produits nettement plus rémunérateurs comme l’assurance ou les placements. Les risques engendrés par les taux faibles pour les banques La guerre des prix est d’ailleurs si intense sur le marché que la Banque de France s’alarme des risques, tant pour les ménages que pour les prêteurs, et plus généralement, pour le marché. En cas de remontée rapide des coûts de refinancement des banques, elles pourraient choisir de ne pas répercuter la hausse sur leurs propres barèmes afin de rester compétitives. Important Or, elles se retrouveraient à perte sur certains des financements accordés à un taux fixe. De plus, leurs commissions sur les opérations de rachat et de renégociation de prêts s’amenuisent. Enfin, avec l’amendement Bourquin qui autorise la résiliation et la substitution annuelles de l’assurance emprunteur, une partie des clients va se tourner vers les compagnies tierces en alternative au contrat groupe des banques. Les autorités appellent les prêteurs à la prudence Les taux très faibles actuels améliorent la solvabilité des acquéreurs, pénalisés par la réduction des aides à l’acquisition (suppression de l’APL accession et recentrage du PTZ dans le neuf). De plus, les prêts longs se multiplient, certains atteignant même 30 ans. Tous ces facteurs permettent aux jeunes primo-accédants et aux ménages modestes de devenir propriétaires. Au point que les pouvoirs publics s’inquiètent aussi de ces Français qui s’endettent au-delà de leurs capacités financières. Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) estime que le risque est pour le moment maîtrisé, mais enjoint les banques à se méfier des candidats à l’achat potentiellement insolvables. HCSF L’autorité leur recommande par ailleurs d’éviter l’escalade dans la guerre des taux, qui les conduirait à vendre à perte.