Tout demandeur d’un prêt immobilier doit également souscrire une assurance, qui protège à la fois la banque et l’emprunteur ainsi que ses ayants droit. En 2017, porté par le dynamisme exceptionnel du marché du crédit à l’habitat, celui de l’assurance emprunteur a réalisé une excellente performance, comme le montre le rapport annuel de la Fédération française de l’assurance. Une forte progression associée à celle du crédit immobilier Important L’année dernière, le volume de crédits accordés par les banques aux ménages pour financer l’acquisition d’un appartement ou d’une maison a atteint un niveau record. Ce mouvement a été porté notamment par la faiblesse des taux d’intérêt, toujours proches des seuils historiques de 2016. En conséquence, le nombre de contrats d’assurance de prêt signés a également enregistré une forte hausse. Important Le montant cumulé des cotisations versées en 2017 a ainsi atteint 9,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 3,7 %. Cette somme représente 0,70 % de l’encours total de 1 292 milliards d’euros de crédits octroyés aux particuliers. Elle est associée pour trois quarts aux emprunts immobiliers, tandis que les crédits à la consommation ont représenté 20 % de l’ensemble. Les garanties de l’assurance emprunteur n’ont pas contribué de manière égale. En effet, les chiffres de la FFA révèlent que 71 % des primes concernent la garantie décès, qui consiste pour l’assureur à solder la dette de son client si ce dernier vient à disparaître. Dans le cas de co-emprunteurs, le remboursement du capital restant dû peut être partiel en fonction de la quotité choisie ; le conjoint survivant n’a plus que sa propre part à régler. Essor lent, mais prometteur de la délégation d’assurance Depuis 2010, les emprunteurs n’ont plus l’obligation de prendre le contrat d’assurance groupe proposé systématiquement par l’établissement prêteur. En s’adressant à une compagnie tierce, ils peuvent bénéficier d’une couverture sur mesure et financièrement plus avantageuse, à condition que la formule alternative retenue présente des garanties au moins équivalentes à celles offertes par la banque. En 2014, la loi Hamon a complété cette disposition en autorisant la résiliation et le remplacement de l’assurance de prêt pendant la première année du contrat. Les nouveaux propriétaires qui n’auraient pas eu le temps de mettre les devis des assureurs en concurrence avant la signature du crédit ont donc une opportunité supplémentaire de réaliser des économies. Important Toutefois, la délégation d’assurance n’a pas connu le succès escompté, puisqu’en 2017, 88 % des cotisations perçues, l’équivalent de 8 014 millions d’euros, provenaient des contrats des banques, contre 1 069 millions d’euros pour les contrats souscrits en délégation. Il reste à voir si l’amendement Bourquin, entré en vigueur le 1er janvier 2018, et qui autorise le changement d’assurance à chaque date anniversaire du contrat au-delà de la première année, va permettre une évolution plus marquée.