La dernière note de conjoncture des notaires de France récemment publiée par Les Échos révèle que les Français ont gagné 49 % de pouvoir d’achat immobilier entre 2008 et 2019 avec une surface passée de 60 à 90 m². Mais en réalité, d’une région à l’autre, des disparités marquées sont observées. La capacité d’achat varie notablement selon les régions Le pouvoir d’achat immobilier représente le rapport entre la capacité d’emprunt des foyers et le prix moyen au mètre carré des biens mis sur le marché. Or, d’après les professionnels du marché, De 5 % en 2018, les taux moyens sont tombés à 1,4 % en 2019, ce qui explique la nette augmentation de ce ratio en dix ans. Aussi bien les nouveaux emprunteurs pour une primo-accession ou un investissement locatif que ceux qui ont effectué un rachat de crédits ont d’ailleurs largement profité de ces conditions très attractives. Important L’amélioration de la capacité d’achat a touché toutes les régions, même celles où les logements sont particulièrement couteux. Toutefois, le mouvement n’a pas été homogène. L’Île-de-France se distingue ainsi avec une capacité d’achat immobilier de 52 m² en moyenne. À l’autre extrémité, les propriétaires dans le Limousin peuvent s’offrir jusqu’à 176 m². Les conditions sont également attractives en Franche-Comté (158 m²), suivi par la Bourgogne (148 m²) et l’Auvergne (142 m²). En revanche, la surface immobilière est moindre en Alsace (109 m²) et en Rhône-Alpes (88 m²). D’autres critères entrent en ligne de compte entre les cœurs des villes, les banlieues et les zones rurales. Sur 20 ans, le pouvoir d’achat immobilier a perdu 13 % Mais il suffit d’un changement d’échelle pour s’apercevoir que le bilan n’est pas aussi positif qu’il parait. Important En effet, en 20 ans, les Français ont perdu environ 13 % de pouvoir d’achat immobilier. Ainsi, entre 1999 et 2008, au cœur de la crise financière mondiale, la surface finançable pour les ménages à budget égal est passée de 100 m² à 60 m². La raison de la chute de 42 % de la capacité des nouveaux propriétaires pendant cette période est double : des prix en hausse et des taux de crédits à l’habitat encore élevés. Il a fallu attendre notamment la chute des taux d’intérêt pour que les Français puissent s’offrir des biens plus spacieux. Malgré une remontée jusqu’à fin 2019, la surface accessible pour les candidats à l’achat immobilier plafonne à 90 m². Il reste à voir si le nouveau repli des taux, combiné au fléchissement de la croissance des prix, va avoir un impact plus marqué en 2021. Et cela sans compter l’allongement de la durée de remboursement, dont le maximum, est aujourd’hui fixé à 27 ans par le Haut Conseil de stabilité financière.