À l’occasion du vingtième anniversaire de l’euro, une étude a été menée pour analyser l’évolution de la santé économique des pays de l’Union européenne avant et après l’adoption de la monnaie unique. Les analystes ont comparé la progression du PIB de huit pays membres de l’UE par rapport à celle d’un groupe de pays non membres. Une progression contrastée du PIB Après avoir simulé l’évolution du PIB de chaque pays sans le passage à l’euro, l’étude conclut que ce changement n’a pas été profitable à tous les pays membres de l’Union européenne. Sur le plan économique, il y a bien eu des gagnants et des perdants. Dans la liste des gagnants, l’Allemagne est en tête. Entre 1999 et 2017, son PIB aurait augmenté de 1 893 milliards d’euros, soit 23 116 euros de plus par habitant. La deuxième position revient aux Néerlandais pour qui le gain de prospérité sur cette période est estimé à 21 003 euros par habitant. Les Grecs font aussi partie de cette catégorie, avec un gain de 190 euros per capita. Important La liste des perdants comprend entre autres la France et le Portugal qui occupent le bas du classement avec, respectivement, des pertes de 55 996 et 40 604 euros per capita entre 1999 et 2017. L’Italie apparait également dans cette liste avec un PIB par habitant qui a fondu de 73 605 euros sur cette période. La Belgique a, pour sa part, perdu 6 370 euros par habitant. Pour l’Espagne, la perte est estimée à 5 031 euros par habitant. Les diverses causes du recul du niveau de vie De l’avis des analystes, cette baisse du PIB par habitant est la conséquence des multiples dévaluations mises en œuvre après 1945 jusqu’en 1986 pour préserver la compétitivité économique du pays, principalement pour l’Italie et la France. Important En effet, depuis le passage à l’euro, de telles politiques monétaires ne sont plus possibles. D’ailleurs, dans ses conclusions, le document préconise « des réformes structurelles pour redresser la situation ». La baisse du PIB par habitant du fait du passage à l’euro n’est pas sans impact sur le pouvoir d’achat des ménages. Ce qui explique en partie les mouvements des gilets jaunes. Cette chute du niveau de vie est également liée à l’envolée de l’endettement des ménages qui, avec les conditions d’emprunt actuelles, recourent de plus en plus au crédit, et dont le reste à vivre diminue en fonction du gonflement de la dette. Pour remédier à cette problématique, l’étude recommande « le rachat de crédits pour alléger le poids des mensualités sur le budget des ménages ».