Un espoir de guérison reste aujourd’hui possible pour un patient atteint du stade 4 (métastasé) du cancer du poumon. Dans le passé, les médecins considéraient comme nulle la chance de rétablissement, une fois le malade arrivé à cette phase. Cette avancée découle de la mise en place de nouveaux protocoles dans le traitement de la pathologie. Le cancer bronchique, c’est-à-dire du poumon, figure parmi les cancers plus fréquemment dépistés en France. L’Institut national du cancer (Inca) en a recensé 46 000 nouveaux cas/an quatre ans plus tôt. Cette pathologie représente également le deuxième type de cancer le plus létal chez la femme et le premier chez l’homme. Elle a totalisé 30 000 décès en 2018. La radiothérapie et la chirurgie demeurent les traitements les plus prisés chez les malades dépistés à un grade précoce. Ce stade signifiant que la tumeur se situe à un niveau local. Elle n’a donc pas encore envahi d’autres parties du corps. Les chances de guérison sont amplifiées si la maladie est traitée tôt Cette phase de niveau 1, avec 60 % de survie à 5 ans, constitue un encouragement à renforcer le dépistage. Un examen qui est pris en charge par les contrats de mutuelle santé. Soigner tôt la pathologie permet en effet d’obtenir de meilleurs résultats. Le directeur de l’Institut du thorax Curie Montsouris, le Pr Nicolas Girard, pense que pour cette raison : […] La perception du pronostic du cancer du poumon doit changer. […] Nicolas Girard Le pneumologue et oncologue estime que les gens recourront davantage aux dépistages s’ils sont avisés des avancées thérapeutiques. En France, quelques régions testent actuellement un dépistage par scanner des patients vulnérables ayant fumé durant 25 ans ou plus. La fondatrice de l’association Patients en réseau, Laure Guéroult Accolas, commente : Il faut qu’on se bouge pour que cela se mette en place, il faut en parler. […] Laure Guéroult Accolas À la différence du sein par exemple, souligne-t-elle, la tumeur se propage furtivement dans le poumon : […] Et quand on a des signes, que l’on crache du sang, il est déjà très tard. Laure Guéroult Accolas L’immunothérapie et les thérapies ciblées étendent l’espérance de vie Le traitement du cancer du poumon a tellement progressé ces dernières années. Au point qu’aujourd’hui, certaines personnes vivant avec le stade métastasé de cette maladie peuvent la contrôler parfaitement pendant 5-7 ans. Un pneumologue au CHI cristolien, le Pr Christos Chouaid, a souligné cette évolution le 8 septembre 2022. Ceci au cours d’une table ronde qu’un laboratoire pharmaceutique a organisée. Le médecin a qualifié cette avancée de fantastique. L’espérance de vie ayant été estimée, une décennie auparavant, aux environs de 8 mois. Cette amélioration a principalement été rendue possible grâce à deux séries d’innovations en matière de protocole de traitement. L’une d’entre celles-ci, l’immunothérapie, a été employée pour la première fois en 2015, après des découvertes surprenantes dans le mélanome. Cette approche est basée sur la stimulation du système immunitaire afin qu’il détruise les cellules cancéreuses. Celui-ci désactive pour ce faire une forme de protection dont ces dernières sont dotées. Selon le Pr Nicolas Girard, l’immunothérapie s’est substituée à la chimiothérapie en tant que : […] Traitement standard dans le cancer métastasé. Nicolas Girard Une autre innovation clé, les thérapies ciblées ont vu leur utilisation s’étendre depuis la fin des années 2000. Elles sont connues pour leur efficacité dans le soin de certains malades dont la tumeur affiche un point faible. Ce défaut portant précisément sur des mutations au niveau d'un gène dorénavant toujours recherchées lors des dépistages.