Le constat a été établi par une étude réalisée fin 2018 en France et dont les résultats ont été communiqués en juin 2022. L’investigation révèle que les personnes se rémunérant aux minima sociaux renoncent à certaines prestations de santé faute de moyens financiers. Des solutions existent pourtant, notamment à travers la complémentaire santé solidaire mise en place par l’État. La complémentaire santé contribue à faciliter l’accès aux soins de santé dans l’Hexagone. Malheureusement, elle est loin d’être accessible à tous du fait de son coût. Les bénéficiaires des minima sociaux font partie des personnes qui en sont dépourvues pour cette raison. En conséquence, il leur est parfois difficile de profiter des services de santé dont ils ont besoin. Des dispositifs ont été créés en France en vue de leur venir en aide. Il s’agit principalement de la couverture maladie universelle (CMU – C) et de l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Un obstacle persiste néanmoins : la méconnaissance de ces solutions par les personnes cibles. Le manque d’information est une problématique majeure Seulement 83 % des bénéficiaires des minima sociaux ont accès à une mutuelle santé en France selon l’étude menée en 2018. L’investigation a été réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). La proportion des personnes protégées par ce type de couverture est de 96 % pour l’ensemble de la population. Elle est de 92 % chez celles qui perçoivent la prime d’activité et 81 % chez les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA). La complémentaire santé solidaire, censée la remplacer, est malheureusement peu connue des cibles. Les données de la Drees indiquent que 67 % des individus percevant le Revenu de Solidarité Active bénéficient de la Couverture maladie universelle. Ce chiffre reste peu élevé sachant que cette prestation leur est ouverte automatiquement. Trois éléments ont été avancés pour expliquer cette faible adhésion : Les bénéficiaires connaissent peu ce dispositif et s’en privent volontairement en raison des démarches jugées complexes ; Certains estiment qu’ils n’ont pas besoin d’une complémentaire santé ; Ils ont déjà souscrit à un autre contrat de mutuelle. Il convient de préciser que les minima sociaux incluent : Le revenu de solidarité active (RSA) ; La prime d’activité ; Le minimum vieillesse ; L’allocation particulière aux personnes âgées ; La subvention aux adultes handicapés. 75 % ignorent les aides qui leur sont destinées La complémentaire santé solidaire (CSS) a été conçue pour se substituer à deux dispositifs : La Couverture maladie universelle (CMU – C) ; L’Aide au paiement de la complémentaire santé (ACS). Gérés séparément auparavant, ces deux programmes n’en forment plus qu’un désormais. La complémentaire santé solidaire est proposée sans aucuns frais à payer de la part des bénéficiaires. Ayant fait son apparition depuis peu, il s’avère encore difficile d’évaluer son efficacité. Les deux dispositifs qui l’ont précédée ont cependant eu peu de succès. L’étude de la Drees révèle que 30 % des personnes percevant les minima sociaux ignorent l’existence de la CMU – C. L’ACS est étrangère à 75 % d’entre elles. Faute d’avoir les ressources pour une mutuelle et par méconnaissance des alternatives, ces individus sont dépourvus de couverture pour leurs frais de santé. Que ce soit pour les dépenses prévues ou imprévues. Interrogés, 16 % d’entre eux affirment avoir renoncé à une consultation médicale à défaut de pouvoir payer les frais. Et ce, au cours des 12 derniers mois précédant l’étude en 2018. À titre de comparaison, la proportion est de 5 % seulement pour l’ensemble de la population. Environ 30 % d’entre eux se sont en outre privés de soins dentaires, contre 17 % pour l’ensemble des Français.