Après le Premier ministre, c’est au tour des ordres nationaux de Santé d’interpeller les soignants par rapport à la vaccination. Ils ont ainsi évoqué un devoir de déontologie dans leur communiqué du 6 mars dernier. Dans cette optique, l’immunologue Alain Fischer a focalisé son attention sur les jeunes soignants qui constitueraient un risque plus important. À ce jour, la part des enseignants qui ont reçu au moins une dose du vaccin reste encore minime. Concernant les personnels hospitaliers et de ville, ils ne représentent que 30 % de l’effectif total. De leur côté, seuls 4 agents sur 10 ont bénéficié de la primo-injection en Ehpad depuis le début de la campagne. Face à cela, le Premier ministre Jean Castex a récemment demandé aux réfractaires de se faire vacciner sans plus attendre. Une position confortée par les sept ordres des professions de santé le 6 mars dernier. Pour rappel, l’intervention est prise en charge par la mutuelle santé. Un enjeu de sécurité collective Dans ce registre, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a été interrogé sur l’idée de rendre la vaccination obligatoire. Au micro du Parisien, le 8 mars dernier, il a déclaré : On fait d’abord le choix de la confiance, mais cela reste une possibilité. De leur côté, les ordres de Santé (médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes…) évoquent un devoir déontologique. Selon eux, il incombe aux soignants de se prémunir contre le virus afin de limiter la chaîne de contamination. De même, il est de leur devoir de garantir la sécurité de leurs patients, peu importe le prix à payer. Cela concerne également leur entourage. Il faut dire qu’ils entrent très fréquemment en contact avec les personnes vulnérables. La probabilité qu’ils soient infectés par la maladie est donc très élevée. À ce titre, il convient d’évoquer la lettre du 5 mars dernier du ministre de la Santé, Olivier Véran. L’ancien neurologue au CHU de Grenoble y parle de sécurité collective pour convaincre les soignants à se faire inoculer le vaccin. Convaincre surtout les jeunes soignants Pour sa part, le président du Conseil d’orientation sur la stratégie vaccinale, Alain Fischer, rejoint également l’idée des acteurs susmentionnés. Lors de son interview au JDD le 7 mars dernier, il considère déplorable que seul un tiers des professionnels soient immunisés contre le Covid-19. Cependant, il met surtout l’accent sur les jeunes soignants. Pour l’immunologue, ces derniers sont la cible prioritaire durant cette campagne. En effet, ils ne sont pas toujours conscients du danger qui les guette en pleine période d’épidémie. Par rapport à l’obligation vaccinale, il prévoit d’accorder un délai raisonnable aux récalcitrants pour qu’ils changent leur position. Selon ses termes, l’obligation ne doit être envisagée qu’en ultime recours. Ceux qui souhaitent recevoir leurs doses pourront d’ores et déjà se rapprocher d’un centre dédié pour prendre un rendez-vous. Le gouvernement a ainsi mis en ligne une carte interactive pour les aider dans cette perspective.