Avec les fêtes de Noël, les autotests ont à nouveau été privilégiés dans le dépistage du coronavirus. Ils avaient été délaissés au profit notamment des tests antigéniques, jugés plus fiables et gratuits. Or, ces derniers peuvent parfois être difficiles à obtenir. Ainsi, les Français se sont rués sur les autotests pour cette fin d’année. Dans l’Hexagone, les pharmacies sont actuellement confrontées à une pénurie d’autotests SARS-CoV-2. Parallèlement, l’importance de cet instrument de dépistage dans la stratégie de riposte contre le coronavirus suscite des interrogations. Au rebours de leurs homologues européens, les dirigeants français se sont presque totalement appuyés sur les tests antigéniques et PCR. D’après le président de la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France), Philippe Besset, ceux-ci présentaient trois avantages. Ils sont pris en charge par l’Assurance maladie et offrent plus d’efficacité, détaille-t-il. Mais surtout, ces outils permettent de reconstituer le parcours d’une infection. Les résultats positifs sont répertoriés sur le Système d’information de dépistage populationnel (Sidep), précise le responsable syndical. Le problème sera résolu d’ici la fin d’année Néanmoins, ces tests demandent beaucoup de temps aux pharmaciens. Des professionnels qui doivent simultanément poursuivre la délivrance de recommandations et de médicaments. Dans le même temps, ils doivent également piloter des campagnes de vaccination de rappel, à savoir : De la grippe il y a quelques semaines ; Du SARS-CoV-2 pour les 5-11 ans. Par ailleurs, ces dispositifs, gratuits, coûtent cher aux finances de l’État. Sachant qu’ en France, environ un million de tests sont effectués au quotidien , la charge devient rapidement extrêmement lourde. Une solution à ce problème pourrait consister à laisser une partie des remboursements aux organismes de mutuelle santé. Dans ce contexte, Philippe Besset rassure que pour le réveillon, les officines disposeront de 20 millions d’autotests : […] Donc il n'y aura plus à s'inquiéter. Philippe Besset Pour l’instant, le président de la FSPF reconnaît que les pharmaciens ont été dépassés par les évènements. Il révèle avoir passé commande de 1 000 doses d’autotests. Et d’avancer que les 20 000 pharmacies dans l’Hexagone ont plus ou moins agi de manière similaire : […] C'est normal qu'il y ait des difficultés à satisfaire tout le monde. Une officine altoséquanaise a épuisé son stock depuis trois semaines Au même titre que ses confrères pharmaciens, Philippe Besset est touché par la pénurie. Comme ses pairs, il a été surpris par l’envergure de la demande d’autotests à l’approche des fêtes de la Nativité. Tous ont donc réalisé des commandes massives à leurs fournisseurs. Toutefois, ces derniers semblaient dans l’impossibilité de les livrer dans un court délai. Dans certaines officines, un manque d’approvisionnement sur plusieurs semaines a même été remarqué. Une pharmacienne dans les Hauts-de-Seine déplore : On n'en a plus depuis trois semaines et je ne sais pas quand on va les recevoir. Cette ruée sur les autotests résulte des préconisations du Conseil scientifique. L’organisation recommandait le recours à cet instrument le jour même des regroupements. D’après elle, le geste le plus important réside dans la pratique d’un dépistage : […] Soit par un autotest le jour même ou soit par un test antigénique la veille. Un conseil s’adressant à tous ceux qui doivent participer à un regroupement. Cela concerne surtout les plus actifs socialement, les moins vulnérables mais aussi les jeunes. Ainsi, nombre de Français ont choisi la première option le 25, la seconde étant parfois inaccessible. Pour cause, à Noël et au jour suivant, les pharmacies été fermées.