D’après une étude menée au sein du Francis Crick Institute, le sérum Pfizer-BioNTech pourrait avoir du mal à combattre le B.1.617.2. Il s’agit du variant indien du coronavirus. Par comparaison avec les anticorps produits contre la souche originaire de Wuhan, ceux émis contre le B.1.617.2 sont en effet cinq fois moins élevés. Un écart qui s’approfondit selon la dose injectée. Récemment, le Francis Crick Institute a pris du sang auprès de 250 patients ayant eu au moins une injection du sérum Pfizer-BioNTech. Par le biais d’un nouvel essai de neutralisation virale à haut débit très précis, il a ensuite analysé les prélèvements. Ce qui a permis d’évaluer l’efficacité des anticorps neutralisants à interrompre la pénétration de cinq variants distincts du coronavirus. Cela concerne la souche originelle identifiée à Wuhan ou celle découverte en Inde (Delta ou « B.1.617.2 »). Pareil entre autres pour les formes détectées en Angleterre et en Afrique du Sud. Des variants également baptisés respectivement Alpha (ou « B.1.1.7 ») et Bêta (ou « B.1.351 »). Cinq fois plus faible Après deux injections, les anticorps neutralisants sont plus de 5 fois supérieurs à l’encontre de la souche chinoise que contre la variante Delta. L’écart se creuse davantage chez les individus qui se sont faits inoculer une seule fois. Après une injection unique du vaccin Pfizer, 79 % des concernés produisent des anticorps neutralisants quantifiables contre la souche de Wuhan. Toutefois, la réponse immunitaire descend à : 25 % pour Bêta ; 32 % pour Delta ; 50 % pour Alpha. Avec l’âge, le pourcentage d’anticorps à l’encontre de tous les variants régresse. Du point de vue de l’IMC ou du sexe, aucune corrélation n’a été constatée. Contre les mêmes variants et chez les patients qui ont reçu d’autres sérums, quelques recherches sont actuellement cours. Selon le Francis Crick Institute : Ce virus sera probablement présent pendant un certain temps, nous devons donc rester agiles et vigilants. Notre étude est conçue pour être réactive aux changements dans la pandémie afin que nous puissions rapidement fournir des preuves sur l’évolution des risques et de la protection vaccinale. […] Francis Crick Pour garantir le retour à la normalité et la maîtrise du Covid, suivre les transformations est indispensable, souligne-t-il. Une situation à surveiller notamment pour les établissements de complémentaire santé. Rétrécir l’écart entre les niveaux de protection Dans ce contexte, les conclusions de l’étude montrent qu’un coup de pouce vaccinal s’impose à l’automne pour les sujets les plus vulnérables. Une situation due à l’altération de la réponse immunitaire avec le temps et l’âge. Elles notent aussi que le degré d’efficacité du vaccin ne peut pas uniquement être établi uniquement par les niveaux d’anticorps. Des examens prospectifs sont également requis. Le centre de recherche biomédical susmentionné affirme : Des taux d’anticorps neutralisants plus faibles pourraient toujours être associés à une protection contre le COVID-19. Néanmoins, ces tout premiers renseignements sur les niveaux d’anticorps générés par le vaccin contre les dernières variantes inquiétantes font poser des questions. Celles-ci portent notamment sur le degré d’immunité après les deux injections au sérum Pfizer. De même par rapport à la première dose. Sur ce point, les données susvisées poussent à revoir l’écart de protection entre les doses de vaccin à la baisse.