Covid-19 et santé mentale : 83% des jeunes réclament de l'aide

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 21 mai 2021 .
Temps de lecture : 5 min

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Publié le jeudi 20 mai 2021 16:01 par la Rédaction Meilleurtaux

La crise sanitaire a eu un impact considérable sur la santé mentale des Français. Et plus particulièrement des jeunes. Isolement, angoisse à l’idée de sortir, absence de lien social... Pour pallier cette détresse, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un forfait de prise en charge de dix séances de psychologue prépayées pour les enfants de 3 à 17 ans. Quel aura été l’impact de la fermeture des écoles ? Des universités ? Quels effets les divers confinements auront-ils provoqués ? MeilleureAssurance, le comparateur d’assurance de Meilleurtaux.com, a réalisé une étude avec Opinion Way, et dresse le bilan.

83% des 18-35 ans en attente d’une meilleure prise en charge pour sortir de l’isolement

Après une année de restrictions, de télétravail et de confinements, les Français se montrent en effet préoccupés par leur santé mentale. Ainsi, à la question « souhaiteriez-vous que votre mutuelle prenne dorénavant en charge la prévention des risques liés à l'isolement, l'enfermement, le télétravail et l'absence de lien social », ils sont près de 70% à répondre par l’affirmative. Une attente d’ailleurs exacerbée chez les actifs et notamment les 25-34 ans.

Les mesures de distanciation sociale et les confinements successifs pèsent naturellement sur les ménages français. Tout particulièrement, les jeunes actifs et les jeunes parents jonglent entre les fermetures de crèches et d’écoles, assurent la garde et l’instruction de leurs enfants, tout en maintenant une activité professionnelle, souvent à distance. C’est ainsi qu’ils sont 83% des 25-34 ans à attendre des actions concrètes de la part des organismes de complémentaire santé en matière de gestion de l’isolement et d’absences d’interactions sociales

analyse Fabien Soccio, porte-parole de MeilleureAssurance

Par ailleurs, les 18-24 ans ont aussi souffert de la fermeture des écoles et universités. Ils sont près de 80% à souhaiter que leur mutuelle santé prenne en charge la santé mentale, l’absence de lien social et les risques liés à l’isolement.

Avec la fermeture des lycées et universités, beaucoup d’étudiants se retrouvent chez eux, un peu comme coupés du monde. Bien sûr les technologies actuelles permettent de garder du lien entre individus, que ce soit via les appels en visio ou les services de messageries, mais il faut considérer leur situation. Sans revenus issus d’une activité professionnelle, confinés dans des studios ou de petits appartements, ils ont pour beaucoup vécu les restrictions et confinements successifs comme un véritable enfermement avec peu d’espace et de possibilité pour se divertir. Des situations précaires dans un contexte difficile qui ont un impact considérable sur leur moral !

Besoin d’aide en gestion du stress

La crise aura aussi eu des répercussions sur la santé mentale des 35-49 ans, qui sont 74% à espérer obtenir un coup de pouce en termes de santé mentale. Les séniors sont 62% à souhaiter que la santé mentale soit prise en charge.

En creusant, l’étude révèle que les Français aimeraient aussi bénéficier d’aide en gestion du stress. Ils sont 66% des 18-24 ans et 56% des 25-34 ans à souhaiter un accompagnement pour améliorer sa gestion, notamment via du coaching. Quant aux séniors, seuls 8% d’entre eux expriment le besoin de bénéficier d’aide en gestion du stress.

La fermeture des écoles et les cours en visio auront aussi rendu plus difficile le quotidien des élèves et étudiants. Notre étude révèle que près de 60% des 18-24 ans aimeraient bénéficier de soutien scolaire dans les garanties de leur mutuelle. De même pour près de 50% des 25-34 ans, jeunes actifs, qui ont rencontré bon nombre de difficultés lorsqu’il s’agissait de faire l’école à la maison.

Cette crise et son caractère exceptionnel ont fait naître de nouvelles préoccupations chez les Français. Alors que l’on considérait l’instruction comme acquise et que le soutien scolaire était choisi par une minorité d’élèves et de jeunes parents, on constate désormais qu’il s’agit d’une véritable attente pour plus de la moitié d’entre eux.

avance Fabien Soccio avant de poursuivre

De telles garanties existent dans certains contrats d’assurance, notamment d’habitation, mais elles sont souvent conditionnées à un accident ou une hospitalisation. Désormais, les français veulent pouvoir y avoir recourt quand ils en ont besoin, et notamment en temps de crise. Et tout l’enjeu pour les professionnels de l’assurance sera de réussir à accompagner et à s’adapter à ces nouvelles préoccupations.

L’inflation des prix : une crainte partagée par la majorité des Français

Il y a un an, le gouvernement annonçait que les organismes de complémentaire santé réalisaient 2 milliards d’économies en pleine crise sanitaire. Des économies possibles grâce à la prise en charge à 100% des parcours de santé liés au Covid-19, mais également à la suite de la chute brutale des autres dépenses de santé, consultation, hospitalisation et appareils médicaux en tête.

Depuis, la taxe Covid est passée par là et certaines complémentaires santé ont mis en place différentes initiatives pour accompagner leurs assurés. Des actions plutôt bien perçues dans l’ensemble et qui ont été, pour 63% des sondés, un véritable soutien pendant la crise. Cependant, l’image des assureurs et mutuelles reste négative auprès des Français qui se montrent très méfiants à leur égard. Ils sont ainsi 60% à penser que les différents organismes privés tirent profit de la crise actuelle.

Il y a une forme de paradoxe dans la situation actuelle. Les organismes de complémentaire santé sont effectivement reconnus par les Français comme étant incontournables et indispensables à la bonne gestion de la crise sanitaire, mais les assurés pensent aussi qu’ils vont, d’une manière ou d’une autre, en profiter pour s’enrichir davantage. Il est donc nécessaire pour les assureurs et mutuelles de se montrer le plus transparent possible, sans quoi les relations entre assurés et professionnels du secteur risquent encore de se détériorer.

décrypte Fabien Soccio

Et cela se confirme dans l’étude par la part des sondés qui craignent un impact négatif sur leur cotisation. 73% des Français estiment en effet que le prix de leur complémentaire santé va augmenter à cause de cette crise, et tout particulièrement les séniors qui sont 77% à s’y préparer ! Une situation qui ne va pas améliorer la perception du prix des mutuelles chez 32% des consommateurs qui l’estiment déjà trop élevé par rapport aux garanties offertes.