Les logements disponibles sont peu nombreux et les prix toujours en hausse dans les grandes métropoles. En conséquence, les grandes villes deviennent de moins en moins accessibles. Et les logements sociaux sont loin d’y apporter une solution. La durée d’occupation de ces logements a en effet augmenté, passant de 9 à 15 ans, devenue proche de celle des propriétés. Que ce soit en achat ou en location, la métropole est devenue difficile d’accès en raison du prix ou du loyer souvent exorbitant. À Paris par exemple, le prix du mètre carré se trouve actuellement à 10 000 euros. Le prix le plus bas jamais atteint étant de 2 515 euros, appliqué il y a plus de 20 ans, en 1997. Il en est de même pour le prix des biens immobiliers, qui a augmenté de 20 % durant les cinq dernières années, et de 11 % dans la petite couronne. Pour la classe moyenne, vivre en métropole semble ainsi un projet irréalisable. Une crise de logement qui s’intensifie Ces dernières années, les autorités se sont efforcées de faciliter davantage l’accès au logement, grâce notamment aux aides financières comme le prêt à taux zéro ou le crédit immobilier. Mais ces solutions de financement sont loin de résoudre la problématique. Les ménages français continuent en effet de rencontrer des difficultés pour accéder à un logement. Ces difficultés concernent principalement la classe moyenne et les logements en métropole. Différentes situations se trouvent à l’origine de ces crises de logement. Parmi elles, le développement d’Airbnb, qui a transformé une bonne partie des appartements en ville en logements saisonniers. Mais plus encore. Avec les seules propriétés qui restent, les ménages français doivent faire face à la concurrence des étudiants et des jeunes professionnels, embauchés dans les entreprises du digital ou de la finance, et attirés par les logements en centre-ville. Les investisseurs immobiliers, eux, construisent davantage des logements à destination de cette nouvelle génération de locataires et mettent en place des studios ou des appartements deux-pièces. Sans oublier les étrangers qui viennent investir ou travailler dans l’Hexagone. À Paris, 8 % des logements sont occupés par des étrangers. Les entreprises locales n’hésitent d’ailleurs pas à recruter des salariés étrangers, prêts à vivre dans des logements en de moins bonnes conditions. Dans les hôpitaux et les établissements universitaires, les enseignants et les infirmiers français sont ainsi remplacés par ces travailleurs étrangers. Pour éviter les éventuelles crises de logement créées par les multinationales qui recrutent des salariés étrangers, les Irlandais, les Berlinois et les New-Yorkais n’ont pas hésité à protester pour les empêcher de s’installer dans leur ville. À Dublin, les activistes ont pris possession des hébergements Airbnb pour témoigner leur mécontentement. À New York, ils ont refusé l’installation d’Amazon dans le quartier ouvrier. À Berlin, les manifestants ont réussi à repousser Google. Les offres sont largement inférieures à la demande ImportantLa crise de logement dans les métropoles s’explique ainsi par une durée d’occupation qui s’allonge et une insuffisance des logements disponibles à la vente ou à la location. Si une partie des logements sont mis en location, une autre constitue des résidences principales ou secondaires de propriétaires qui n’ont aucune raison de vendre leurs biens. Les charges pour le maintien du logement étant assez faibles, avec une taxe foncière équivalente à 0,1 % du prix du bien et les dépenses pour l’assurance maison, les charges quotidiennes et les frais d’entretien. Malgré les actions entreprises par les autorités ou les citoyens, la situation n’est donc pas sur le point de se résoudre, du moment que les offres ne parviennent pas à couvrir les demandes. À Paris, seuls 36 000 logements sont échangés en location chaque année contre 50 000 en 1999. Pour les logements neufs, 400 sont mis en vente alors qu’au début des années 2 000, Paris comptait 4 000 logements disponibles en vente. Par ailleurs, pour accéder aux seuls logements mis en location ou en vente, il faut disposer d’un moyen conséquent. La grande couronne constitue le seul endroit où le prix de l’immobilier s’est stabilisé au cours des dernières années. Les seuls ménages à avoir accès au logement en métropole sont donc ceux qui bénéficient d’un revenu aisé ou qui possèdent un patrimoine familial. Pour accéder à un logement en ville, les potentiels acquéreurs mettent en effet leur patrimoine en vente. Au Royaume-Uni, un jeune sur trois compte aujourd’hui sur l’héritage familial pour disposer des fonds nécessaires à un achat immobilier. ImportantLa difficulté d’accès au logement, notamment en centre-ville, constitue ainsi un fait bien réel. À Paris, seuls 31 % des ménages sont propriétaires d’une résidence principale. Le même phénomène touche New York, où 33 % des ménages sont propriétaires. Et pourtant, à Paris, l’aire urbaine s’est largement agrandie, comparée à ce qu’elle était en 1860.