Louer en meublé pendant une période déterminée est devenu ces derniers temps monnaie courante chez les propriétaires immobiliers français qui veulent arrondir leur fin du mois. D’autant que l’essor des plateformes collaboratives, telles qu’Airbnb, rend l’initiative plus facile. Quoi qu’il en soit, les risques encourus ne sont pas toujours faciles à gérer et la garantie hôte pas toujours tenue. Il n’est plus à redire que la location saisonnière via des sites intermédiaires permet de se constituer des revenus financiers supplémentaires. C’est la raison pour laquelle cette pratique est en pleine croissance en France. Rien que sur Airbnb, 600 000 logements à louer y sont inscrits. Il faut pourtant savoir qu’elle requiert une entière confiance à la probité des locataires alors qu’elle n’est pas forcément au rendez-vous, créant alors au final plus de pertes que de gains. C’est bien le cas d’un propriétaire parisien qui après avoir mis en location son appartement pour quelques jours s’est vu dépenser une grosse d’argent pour des travaux de réparation. Et de recourir à une plainte contre la plateforme pour défaut de réactivités. Un autre cas quasi similaire s’est également présenté au Canada en juin dernier. Des locataires bien loin du profil attendu Recourir aux services d’une plateforme collaborative, comme Airbnb, n’est pas seulement une pratique habituelle pour les propriétaires de biens résidentiels français. Cette solution est aussi adoptée en Amérique du Nord, au Canada avec en commun les caractéristiques du bail, notamment sa courte durée… mais aussi les risques qu’elle comporte. Et surtout le fait que les contrats d’assurance habitation classique ne couvrent pas les dégâts causés à la suite d’une location. Le 27 juin dernier, le propriétaire d’une maison située dans la ville de London, en Ontario, a loué celle-ci à un jeune couple via Airbnb. La réalité est pourtant bien différente puisque les lieux ont été occupés par neuf lycéens qui y ont célébré leur fin d’études avec 50 autres délinquants. Et les dommages causés ont été des plus ahurissants. D’après le témoignage enregistré par Radio Canada : « Il y avait des trous dans de nombreuses pièces, des fenêtres cassées, beaucoup de débris de verre, des miroirs fracassés, et tout ce qui était dans les tiroirs a été pris et jeté sur les murs ». Un contexte similaire à ce qu’a vécu, il y a deux ans, un Parisien qui a inscrit son bien sur le même site de location et l’a mis à la disposition des locataires du 26 au 29 août. Le troisième jour, il a été contacté en urgence pour se retrouver avec un appartement totalement saccagé : Les portes ont été défoncées ; Certaines prises électriques ont été arrachées des murs ; Les mobiliers, murs, sols et plafonds ont été détruits ; La saleté se jonche partout ; Des sous-vêtements et des traces de sang sont retrouvés sur le lit. Des promesses non tenues Dans ces deux cas de figure, d’énormes dépenses se succèdent à l’espoir d’un gain financier. Pour le premier, la dégradation des lieux a été estimée à 54 000 euros après deux mois entiers d’évaluation. Heureusement, Airbnb lui a proposé de prendre en charge une partie des charges y afférentes. Un dénouement que le propriétaire parisien est loin de partager en dépit de la garantie hôte promise par la plateforme collaborative. Cette dernière stipule en effet que : « La garantie d'hôte d'Airbnb offre une protection gratuite à hauteur de 800.000 euros de dommages matériels pour chaque réservation ». Deux ans après, l’endommagé se retrouve toujours seul à se confronter à des travaux de réparation coûtant 90 000 euros. Ce qui le pousse à déposer une plainte contre Airbnb faute d’avoir trouvé un accord sur les indemnités. L’avocat du plaignant, Maître Jonathan Bellaiche, déplore d’ailleurs le système. Selon lui : « Aujourd’hui, le droit est tellement inexistant que ce sont les plateformes qui fixent leurs règles et les utilisateurs qui doivent s'y conformer ». Jonathan Bellaiche