Sous l’effet de la politique actuelle de la BCE (Banque centrale européenne), les taux d’intérêt tendent à baisser de manière continue dans toute l’Europe. Les pays comme les grands réseaux bancaires réagissent différemment face à cette situation inédite. Dans ce contexte, certaines banques danoises ont fini par proposer à leur clientèle des prêts hypothécaires à taux négatifs. Acheter une maison représente un investissement conséquent pour les particuliers. Ainsi, afin de réaliser leur projet, de nombreux consommateurs optent pour les prêts hypothécaires proposés par les banques. Ces offres peuvent varier significativement d’un établissement à l’autre. Le futur acheteur compare donc les taux d’intérêt appliqués par chaque enseigne avant de choisir son interlocuteur ou son produit bancaire. En théorie, un prêt hypothécaire à taux négatif se traduit par un remboursement inférieur à la somme mise à disposition par la banque. Toutefois, dans la pratique, le client doit encore s’acquitter d’autres types de frais. De ce fait, le montant à payer sera inévitablement supérieur à l’emprunt initial. Les demandes de crédit en hausse Avec la forte baisse des taux d’intérêt, les crédits hypothécaires sont plébiscités en Europe. La demande dans le domaine tend même à progresser de manière impressionnante au Danemark. Selon les chiffres communiqués par Finans Danmark, les banques et assurances du pays ont accordé près de 49 000 prêts, rien qu’en juillet dernier. Le dernier phénomène de ce type date de 2015, d’après les spécialistes. Durant cette période, la banque centrale danoise avait fait baisser le taux directeur en vue de préserver l'ancrage de la krone (couronne danoise) avec l'euro. Les taux d'intérêt ont ainsi chuté dans le pays. Au regard du contexte géopolitique actuel, de nombreux investisseurs font preuve de prudence et misent sur les valeurs considérées traditionnellement comme sûres, telles que l’immobilier. Cette tendance entraîne ainsi une accentuation de la baisse des taux. Selon une analyste chez la banque Nordea, Lise Bergmann : Il est désagréable de penser que certains investisseurs sont prêts à prêter de l'argent pendant 30 ans et ne recevoir que 0,5 % en retour. Cela montre à quel point les investisseurs sont effrayés par la situation actuelle sur les marchés financiers et s'attendent à ce qu'elle prenne très longtemps avant que les choses ne s'améliorent. Lise Bergmann De leur côté, les observateurs les plus optimistes préfèrent envisager les impacts positifs de tous ces paramètres sur le secteur immobilier. Comme le souligne Lise Bergmann : Emprunter n'a jamais été aussi peu cher. […] Nous espérons que cela contribuera à faire monter les prix des maisons. Lise Bergmann Une situation sans précédent Pour l’emprunteur, un taux d’intérêt bas permettrait de dégager des fonds pour les petits travaux, l’assurance habitation, etc. Ainsi, les consommateurs sont à l’affût des taux les plus faibles du marché, soit dans les meilleurs des cas 0 %. Désormais, les banques danoises proposent encore mieux avec des taux d'intérêt négatifs. La troisième banque la plus importante du Danemark, Jyske Bank, a présenté récemment son crédit sur 10 ans avec un taux fixe de -0,5 %. Autrement dit, l’établissement envisage de récupérer moins d’argent que celui versé au départ à ses clients. Il s’agit ici de la valeur du prêt uniquement, sans tenir compte des frais supplémentaires. Comme l’explique un économiste de Jyske Bank, Mikkel Høegh, sur TV2 : C’est un autre chapitre de l’histoire de l’hypothèque. Il y a quelques mois, nous aurions dit que cela ne serait pas possible, mais nous avons été surpris à maintes reprises, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les propriétaires. Mikkel Høegh Dans ce contexte de taux faibles, Nordea a pour sa part développé un crédit sur 20 ans à taux d'intérêt nul. Elle serait même disposée à proposer un taux négatif aux clients souscrivant un crédit hypothécaire sur 30 ans. Selon Bloomberg, au Danemark, il est actuellement possible de bénéficier de prêts sur 30 ans affichant un taux d'intérêt de 0,5 %. Les analystes estiment d’ailleurs que ce phénomène pourrait encore s’accentuer, si les banques centrales continuent à réduire les taux d’intérêt en Europe.