Pour les régions qui en ont le projet, les députés ont approuvé le déploiement d’une écotaxe dédiée aux poids lourds. Une décision qui a pour but d’inciter les transporteurs à se tourner vers des moyens de locomotion plus respectueux de l’environnement. Face à cela, plusieurs régions affirment leur intérêt pour le dispositif, tandis que d’autres sont contre. Instaurée par la loi Grenelle I de 2009, l’écotaxe a reçu de vives critiques dès son entrée en vigueur. Elle a même engendré le mouvement de protestation des Bonnets rouges en 2013 sous la présidence de François Hollande. Ce qui a conduit à son abandon un an plus tard. Par rapport à cela, le retour du dispositif a été annoncé le 14 mars dernier lors de l’examen en commission du projet de loi climat. En effet, les députés ont autorisé les régions à instituer une contribution sur les poids lourds dans la limite de leur circonscription. Une mesure qui pourrait bien se répercuter sur les assurances auto. Une incitation au transport ferroviaire et fluvial Ledit projet de loi affirme clairement que l’objectif est d’encourager l’utilisation de solutions plus vertes. Il s’agit entre autres du bateau ou du train qui émettent moins de gaz à effet de serre. Dans cette optique, le texte prévoit dans son article 32 de mettre en place une contribution spécifique assise. Visant le transport routier de marchandises, cela relèvera de la volonté de chaque région. C’est notamment le cas de la collectivité européenne d’Alsace. Cette dernière est née en janvier dernier de la fusion entre les départements Haut-Rhin et Bas-Rhin. Elle témoigne de l’intérêt envers cette mesure pour réduire l’affluence de poids lourds sur l’autoroute A35. À cet égard, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, explique que le retour de l’écotaxe découle : D’une demande de la part de certaines régions aujourd’hui, dans une logique de différenciation. Jean-Baptiste Djebbari La décision fait l’objet de nombreuses critiques Beaucoup se demandent si le gouvernement a bien évalué la situation avant d’annoncer cette disposition. Pour certains élus, cela peut générer des reports de circulation entre les régions. Pareillement, la mesure peut engendrer des disparités entre elles. Les Lorrains craignent dès lors que les poids lourds déferlent sur l’A31 afin de contourner l’A35. Il faut dire que cette autoroute connaît déjà un trafic chargé. De leur côté, plusieurs analystes redoutent une fermeture de plusieurs entreprises spécialisées dans le transport routier. D’ailleurs, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) s’est révoltée contre la mesure. Pour rappel, la crise des bonnets rouges lors de la première tentative de création d’une écotaxe a entrainé de grandes pertes pour l’État. Selon les estimations, la note s’élève à plus d’un milliard d’euros. Parallèlement à ces inquiétudes, l’avis des collectivités reste partagé. En Bretagne, le président de la région, Loïg Chesnais-Girard a distinctement affiché son hostilité vis-à-vis du dispositif. En revanche, la Bourgogne–Franche-Comté et la Nouvelle se révèlent favorables. Il en est de même pour l’Île-de-France.