Environ 1,65 million de voitures neuves ont été immatriculées en France en 2020. Les ventes automobiles du pays sont ainsi retombées au même niveau que celui enregistré en 1975. Alors que le déclin des motorisations thermiques s’est poursuivi, les modèles électriques et hybrides ont vu leurs livraisons se multiplier. Le marché de l’occasion, de son côté, a explosé. Fortement affecté par la pandémie de Covid-19, le marché automobile français a régressé de 25,5 % l’année dernière. Selon le CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles), le nombre de voitures particulières neuves écoulées en 2020 s’est établi à environ 1,65 million. En guise de comparaison, il s’élevait à 2,2 millions en 2019. Comment cette baisse historique s’est-elle répercutée sur le secteur de l’assurance auto ? Le repli du marché automobile est notamment imputable à la fermeture des usines et des concessions durant le confinement du printemps. Plus globalement, il est lié à l’attentisme provoqué chez les consommateurs par la crise économique occasionnée par le coronavirus. Les constructeurs étrangers ont été plus affectés par la crise que les marques françaises En 2020, les constructeurs français ont mieux résisté à la crise que leurs concurrents étrangers. Pour le groupe PSA, les ventes ont chuté de 25,1 % comparativement à 2019. Celles de Renault, quant à elles, ont baissé de 24,9 %. Du côté des marques étrangères, les immatriculations se sont contractées de 26,1 % en un an, d’après le CCFA. En termes de volume d’importations, le groupe Volkswagen reste en tête. Malgré tout, son recul a atteint 28,4 %. FCA a aussi fortement souffert de la crise avec des ventes qui ont dévissé de 41,5 %. L’industriel japonais Toyota s’en est mieux sorti grâce au succès de ses hybrides. Il a ainsi pu contenir son repli à 12,2 % en 2020. Grâce aux efforts déployés par les concessionnaires et les réseaux, les résultats du marché automobile se sont avérés meilleurs que prévu vers la fin de l’année. Par ailleurs, une plus forte rentabilité s’annonce pour les constructeurs sachant que les rabais accordés aux loueurs ont été limités. Autrement dit, les marques ont pu écouler à un meilleur prix leurs modèles. Montée en puissance des électriques et des hybrides En 2020, les voitures diesel ont représenté 30,6 % des immatriculations totales, contre 34,1 % l’année précédente. En revanche, les modèles électriques et hybrides neufs ont pratiquement multiplié par trois leur part de marché par rapport à 2019. Les chiffres fournis le CCFA révèlent que les véhicules électrifiés ont totalisé 21,5 % des mises à la route enregistrées l’an dernier. L’engouement pour les hybrides, qu’elles soient rechargeables ou non, et pour les électriques s’explique en premier lieu par les aides gouvernementales accordées à leurs acquéreurs. Il est également lié à la multiplication des modèles électrifiés proposés par les constructeurs français. Enfin, le coût d’usage plus faible impliqué par ces véhicules a encouragé les consommateurs à les adopter. L’année 2020 a été particulièrement marquée par une forte croissance des ventes de voitures 100 % électriques dont la part de marché est longtemps restée en dessous de 1 %. Concrètement, elles ont représenté 6,7 % des ventes de voitures particulières neuves comptabilisées l’an dernier, contre 1,9 % en 2019. Concernant la part de marché des hybrides, elle est passée de 5,7 % à 14,8 % en un an. Qu’en est-il des autres pans de l’industrie automobile ? Les mesures sanitaires mises en place pour lutter contre la pandémie ont entraîné le développement des ventes automobiles à distance et des livraisons. Par ailleurs, la crise a fait exploser le marché des voitures d’occasion. Le site Aramisauto révèle notamment que ses ventes ont augmenté de 7,5 % de janvier à septembre 2020. Les consommateurs ont particulièrement plébiscité les 208 et les 3008 de Peugeot, les Clio IV et les Captur de Renault ainsi que les Qashqai de Nissan. Pour le secteur de l’après-vente automobile, les conséquences de la pandémie ont été en revanche rudes. En effet, moins d’accidents et de pannes sont survenus en 2020 compte tenu de la baisse du trafic routier lié aux restrictions de déplacement. Un baromètre du CNPA (Conseil national des professions de l’automobile) fait état d’un repli de 9,5 % pour l’activité mécanique sur les onze premiers mois de l’année. Pour sa part, l’activité carrosserie a connu une chute de 14,3 %. Dans les prochaines années, l’ensemble de l’industrie automobile française devrait reprendre selon les analystes. Des hausses de 10,7 % et de 10,5 % sont prévues respectivement en 2021 et en 2022. Il faudra toutefois attendre 2025 pour retrouver les niveaux d’immatriculations enregistrés avant l’actuelle crise.