En Espagne, l’on s’accorde à dire que le secteur automobile a fait preuve d’une résilience certaine face à la crise sanitaire et ses conséquences. Et même si des signes d’affaiblissement ont été détectés, différents éléments indiquent que la filière aurait une chance de rétablir l’équilibre dans un avenir proche en notant que Renault y aurait un rôle à jouer. Représentant du secteur de l’automobile pour l’Union générale du travail, Jordi Carmona est bien placé pour dire qu’avant l’irruption de l’épidémie du Covid-19, la filière automobile et par conséquent le secteur de l’assurance auto espagnol étaient prospèrent. Ce, en prenant compte du fait que sur la période de 2014 à 2019, la production affichait une croissance moyenne de 17,5 %. Tout cela pour dire que, malgré la résilience du système essentiellement portée par sa chaîne de fournisseurs très solides, la crise a bien fait de prendre le dessus en 2020. Ce qui explique le choix du gouvernement du pays d’accorder à la filière un budget non négligeable à travers un plan de relance pour lui permettre de retrouver son dynamisme qui devrait s’accélérer, grâce à la contribution du groupe français Renault. Résiliente, mais en mauvaise posture Nos usines sont très résilientes, diversifiées, avec une chaîne de fournisseurs très solides, une industrie auxiliaire forte, et nous exportons vers plus de 120 pays, mais la situation est délicate et beaucoup de plans industriels n’ont qu’une portée à moyen terme. Noemi Navas C’est en cette phrase que Noemi Navas, représentant de l’Association des fabricants d’automobiles et de camions, résume la situation actuelle du secteur automobile espagnol pour en venir au fait que la filière est résiliente, mais en mauvaise posture depuis la crise. Et ce n’est pas faute de le croire puisqu’il suffit de se référer à la chute de 19,6 % et de 35 % de la production et des ventes enregistrée en 2020 pour s’en convaincre. Des indicateurs peu encourageants avec lesquels s’ajoutent : La fermeture définitive des usines de Nissan en Catalogne prévue pour décembre 2021 entrainant la suppression de 2 500 emplois directs et de 20 000 emplois indirects ; La fermeture de trois usines des équipementiers Continental et Bosch en Catalogne ; Les 630 licenciements annoncés par Ford pour son site d’Almussafes en Valence. Les secours arrivent Face à cette situation peu encourageante, les secours arrivent pour sortir le secteur de la mouise. Du moins, si l’on regard du côté du gouvernement annonçant l’existence d’une enveloppe de 13,7 milliards d’euros consacrée à la filière dans le but de : Doper le système ; Soutenir la transition vers les énergies propres. Un dessein désormais possible, grâce au plan de relance européen à la « mobilité durable » selon Noemi Navas ajoutant que : Nous attendons avec impatience de voir concrètement comment se matérialiseront les fonds du plan de relance européen. Noemi Navas Aussi, tout indique que le constructeur tricolore Renault jouera également une part dans cette redynamisation si l’on croit son plan 2021-2024 présenté récemment par Luca de Meo, son directeur général qui a tenu à souligner qu’il s’agit là du projet : Le plus ambitieux de l’histoire de Renault en Espagne. Luca de Meo Celui qui prévoit la création de : 5 nouveaux modèles de véhicules hybrides confiés aux usines de Palencia et Valladolid sur la période de 2022 et 2024 ; 2 nouvelles boîtes de vitesses confiées à l’usine de Séville. Des initiatives qui ne manquerait pas de créer un millier d’emplois qui viendront s’ajouter aux 15 000 postes directs et 100 000 indirects rattachés à ses services dans le pays qui peut d’ailleurs compter sur d’autres acteurs si l’on croit, l’association espagnole des équipementiers automobiles faisant savoir que : Les constructeurs ont annoncé que dix-neuf nouveaux modèles de véhicules électrifiés et électriques allaient être fabriqués à partir de l’an prochain en Espagne.