Pour le groupe japonais, son installation en Grande-Bretagne constitue une aubaine pour dépasser la part de marché de ses concurrents. Ainsi, il projette de conforter son usine de Sunderland pour augmenter sa capacité annuelle de production à 700 000 voitures. Pour ce faire, il compte, avec son partenaire Envision, investir dans ce site. Pendant le Brexit, l’usine Nissan à Sunderland, où sont conçus le Qashqai et le Juke, a suscité de nombreuses questions sur son avenir. La firme prévenait qu’un retrait dur du Royaume-Uni de l’Union européenne menacerait la survie de ce site. Un « No deal » aurait en effet miné la production britannique en matière d’automobile. Un scénario qui aurait pu survenir si les droits de douane de 10 % étaient appliqués. Toutefois, celui-ci a été évité grâce à la signature d’un accord commercial à la fin décembre 2020. Depuis cet épisode, Nissan a adopté une nouvelle stratégie à l’égard de l’usine du nord-est de l’Angleterre, notamment en la fortifiant. Doubler la capacité de production Par ailleurs, il souhaite également profiter du Brexit pour gagner en parts de marché par rapport aux concurrents. Quatre mois auparavant, Ashwani Gupta a annoncé qu’il voyait cette sortie de la Grande-Bretagne comme une excellente nouvelle pour Nissan. Le directeur des opérations indique : Nous allons saisir cette opportunité pour redéfinir l’automobile au Royaume-Uni. Dans certaines conditions, notre compétitivité est améliorée. Parfois, elle est équivalente. Ashwani Gupta À Sunderland, la marque pourrait atteindre un volume de production de 700 000 voitures/an. Soit deux fois plus élevé que celui enregistré actuellement, après avoir bien résisté aux retombées de la crise sanitaire. En 2020, le nombre de véhicules mis sur le marché a régressé de 29 % pour arriver à 245 846 unités. Une conséquence de la baisse de la demande, qui a affecté le secteur des assurances auto. Dans cette visée, Nissan envisage d’investir 1 milliard de livres dans le site du nord-est de l’Angleterre. Son but : convertir ce dernier à la génération de voitures électriques à venir. À terme, cela devrait aboutir à la création de 6 000 postes de travail, tant directs qu’indirects. Construire une gigafactory de batteries De manière détaillée, le partenaire de Renault prévoit une enveloppe de 450 millions de livres pour bâtir une usine de batteries. Une opération qui sera menée avec son partenaire Envision-AESC. Le groupe consacrera ensuite 423 millions de livres afin d’y monter son futur crossover électrique. Ashwani Gupta déclare : Dès 2023, nous proposerons une ligne de produits 100 % électrique, 7 ans avant l’interdiction des véhicules thermiques au Royaume-Uni. Ashwani Gupta La capacité initiale du site s’élèvera seulement à 7,5 gWh. Cette valeur pourra cependant être portée à 35 gWh à l'avenir. Malgré cela, l’on reste encore loin de la giga-usine voulue par Boris Johnson. Pour information, le Premier ministre britannique souhaite démontrer que le Brexit ne nuit pas à la survie de la filière automobile locale. Pour l’instant, l’électrification constitue toujours une menace pour la production britannique. Pour cause, 40 % des coûts engagés dans la conception d’un véhicule électrique portent sur les batteries. Par contre ce n’est pas le cas d’une fabrication locale.