Ces dernières années, hormis quelques exceptions, les taux d’usure ont baissé à chaque révision trimestrielle. En battant ainsi continuellement leurs propres records, ils pénalisent certaines catégories d’emprunteurs. Sont en effet exclus ceux qui n’ont pas accès aux taux d’intérêt canon des banques et ceux qui paient cher leur assurance en raison de risques spécifiques (âge, état de santé, métier, activités extraprofessionnelles). Les taux d’usure tombent à des niveaux bas historiques Les taux de l’usure correspondent au taux annuel effectif global (TAEG) maximum que les établissements prêteurs peuvent proposer au souscripteur d’un crédit immobilier ou à la consommation, ou un prêt-relais. L’objectif est de protéger les consommateurs d’éventuels abus des banques. Ces plafonds légaux déterminés en fonction de la nature et de la durée de l’emprunt sont révisés à chaque début de trimestre. En baisse depuis le 1er avril après une légère remontée entre janvier et mars, les taux d’usure reculent encore pour ce dernier trimestre. La publication du Journal officiel du 28 septembre 2021 révèle L’atteinte de nouveaux "plus bas niveaux" historiques. Ainsi, depuis le 1er octobre, un crédit remboursable sur 20 ans ou plus ne peut avoir un taux supérieur à 2,41 % (incluant les frais de dossier, de garantie et de courtage, ainsi que le coût de l’assurance emprunteur). Il a donc subi une décote de 7 points de base par rapport au trimestre précédent (2,48 %) et de 26 points depuis le 1er janvier (2,67 %). Une chute liée à la faiblesse des taux d’intérêt Les taux d’usure s’obtiennent en majorant de 33 % la moyenne des TAEG appliqués par les prêteurs au cours des trois derniers mois. Or, ceux-ci n’ont cessé de diminuer, dans un contexte de forte concurrence. Important Le problème est que des plafonds très bas peuvent priver de crédit des ménages solvables en termes de taux d’endettement et de reste à vivre. C’est sur la question de l’assurance emprunteur que le bât blesse. Car de nombreux profils paient une couverture coûteuse du fait d’un risque plus élevé identifié par les compagnies : âge, problèmes médicaux, exercice d’un métier dangereux, pratique de sports extrêmes... En résumé, ce sont toutes les situations susceptibles d’accroître la probabilité d’un défaut de paiement pour cause de décès, d’accident ou de pathologie causant une invalidité ou une incapacité de travail. Des écarts de taux significatifs sont ainsi observés, ce qui entraîne le dépassement du taux d’usure. Pour éviter un refus de financement, ces profils dits atypiques ont intérêt à chercher une couverture sur mesure. Certains assureurs sont en effet spécialisés dans leur prise en charge. Ils bénéficient ainsi de garanties adaptées sans payer une majoration excessive de la prime d’assurance. Il faudrait une nette remontée des taux pour redresser la situation, mais en patientant au minimum trois mois, le temps que ce mouvement soit répercuté sur les taux d’usure.