À la grande surprise des observateurs, le marché immobilier a été relativement épargné par la crise, du moins pour le moment. Mais le secteur est encore loin d’être tiré d’affaire. Les conséquences de la crise vont se faire de plus en plus sentir, notamment sur le pouvoir d’achat immobilier. Sans oublier les financements qui vont être plus durs à obtenir. L’accès au financement : une galère pour les ménages modestes Déjà avant la crise, les ménages modestes ont été pénalisés par les recommandations du Haut conseil de stabilité financière en ce qui concerne l’octroi de crédit. Si depuis, ces directives se sont quelque peu assouplies, l’obtention d’un financement est toujours semblable à un parcours du combattant pour ceux qui n’ont pas de revenus élevés. Important D’un point de vue général, les taux immobiliers sont restés à un niveau relativement bas, mais des disparités existent entre les meilleurs profils (les cadres) et ceux dont le revenu est inférieur à trois fois le SMIC. Alors que les premiers ont bénéficié d’une décote de 3 points sur leur taux immobilier, les seconds ont eu droit au traitement opposé (hausse de 3 points). Et même lorsqu’ils sont disposés à payer des intérêts élevés, les exigences des banques – qui cherchent aussi à minimiser les risques – constituent un obstacle quasi insurmontable, notamment en matière d’apport personnel ou de coût de l’assurance prêt immobilier. Le chômage, comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des acheteurs Un autre facteur amène les professionnels à penser que le marché de l’immobilier sera tendu cette année, à savoir la montée très probable du taux de chômage. Avec la paralysie économique occasionnée par les deux confinements, il est fort probable que les entreprises les plus résilientes vont tout de même adopter des mesures d’austérité, lesquelles consisteront principalement à réduire les charges et à se séparer d’une partie importante de leur effectif. Une fois au chômage, il est évidemment exclu pour les ménages de se lancer dans une acquisition immobilière. Et même s’ils franchissaient quand même le pas, il serait très peu probable qu’un organisme de crédit accepte de financer leur projet. 2020 n’a pas été catastrophique, 2021 suscite des inquiétudes Certes, le million de transactions conclues n’a pas été atteint en 2020, mais au vu du contexte, le niveau de ventes enregistré (entre 950 000 et 990 000 opérations finalisées) reste plus qu’acceptable. D’autant plus que ces chiffres pourraient encore être amenés à fléchir cette année. Ceci dépendra non seulement de la politique adoptée par le gouvernement (notamment en ce qui concerne les logements neufs), mais également de la persistance de la crise, laquelle semble loin d’avoir livré son épilogue.