Malgré une baisse des transactions due à la pandémie, les prix de l’immobilier en France restent élevés. Les taux des prêts, toujours très attractifs, ont contribué au maintien du dynamisme de l’activité sur le marché. Preuve de cette effervescence malgré le contexte, la tension immobilière continue de croitre dans plusieurs grandes villes. Baisse du nombre de transactions à 900 000 pour l’année 2020 Alors qu’en 2019, le cap du million de transactions dans l’immobilier ancien a été franchi (1 063 000 contrats signés, un chiffre en hausse de 11,4 %), le scénario sera tout autre en 2020. Sur douze mois glissants à la fin du troisième trimestre, les professionnels n’avaient enregistré qu’un total de 990 000 ventes. Et pour l’ensemble de l’année, les Notaires de France anticipent 900 000 opérations. Deux principaux facteurs expliquent ce repli : D’une part, l’application des recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) concernant l’endettement a fait chuter la production de crédit à l’habitat. D’autre part, les deux périodes de confinement ont pesé lourdement sur les revenus des ménages, affectant leur solvabilité. Il en a résulté une forte augmentation du taux de refus des demandes de prêts immobiliers, touchant tous les profils, en particulier les primo-accédants. Le crédit immobilier, un moteur de l’activité Important Heureusement, les taux d’intérêt très avantageux ont permis de contenir le ralentissement de l’activité. Malgré les difficultés, les ménages se sont laissé convaincre par la perspective d’acquérir un bien à crédit à un cout faible. En effet, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, Les emprunteurs ont pu négocier un financement à 1,20 % en moyenne hors prime d’assurance de prêt immobilier et frais annexes. Mais surtout, ce repli des taux à des seuils historiques a permis de compenser l’envolée des prix des biens observée notamment dans les grandes villes. Pour référence, la progression est estimée à 10,9 % sur l’ensemble du territoire, mais elle atteint 28,1 % pour les 10 plus grandes villes et grimpe même à 32,6 % dans la capitale. Pas d’allègement de la tension immobilière Logiquement, un affaiblissement de la demande aurait dû tirer les prix vers le bas. Pourtant, les logements anciens continuent de se renchérir, gagnant 1,9 % de valeur depuis le début de l’année d’après une plateforme spécialisée dans l’évaluation immobilière. Important Ce phénomène est attribué à la forte tension immobilière. Le déséquilibre entre les nombres de potentiels acquéreurs et de vendeurs n’a fait que s’accentuer dans les grandes villes. Lille et Strasbourg signent un record avec une croissance de 20 % de cet indicateur. Toulouse et Nantes suivent avec une hausse de 8 %, légèrement plus que Marseille (+7 %) ou encore Paris et Lyon (+6 %). Pour les mois et années à venir, nul ne peut se prononcer quant à l’évolution de la tendance. Il faut pour cela attendre d’observer les effets de la crise sanitaire sur la situation économique et les finances des Français.