C’est une initiative très attendue par les administrés : la région Ile-de-France va consacrer un fonds de 3,7 millions d’euros dédié à la prise en charge des surprimes imposées aux prêts immobiliers des malades et anciens malades. Un dispositif novateur qui vient compléter la convention AERAS. Assurance de prêt immobilier : état des lieux Si les banques et les établissements de crédit exigent systématiquement une assurance pour les prêts immobiliers, les assurances, pour leur part, appliquent une surprime liée aux risques présentés par le profil de l’emprunteur (risques médicaux, professionnels ou sportifs). Cette surprime représente un montant variable que l’assurer doit s’acquitter en sus de la cotisation ou de la prime de base. Une pratique dénoncée par les emprunteurs, à l’instar de Bénédicte, 48 ans, qui craint de ne pas pouvoir souscrire un emprunt immobilier en raison de ses antécédents médicaux. Atteinte d’un cancer du sein, cette quadragénaire vit dans l’angoisse de ne pas trouver d’assurance pour le prêt d’un achat immobilier à Paris. « Il faut que les choses changent », plaide-t-elle. C’est pour venir en aide à des personnes comme elle que la région francilienne a pris l’initiative de dédier un fonds spécial à la prise en charge des surprimes d’assurances de prêts en faveur des profils à risques, particulièrement les malades et anciens malades. Plus d’équité et de justice sociale Déjà inscrite dans le budget 2020, cette mesure vise à faciliter l’accès à la propriété pour les personnes présentant un risque aggravé de santé et profitant de l’AERAS (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé). Ce dernier est un dispositif mis en place en 2007 destiné à limiter la portée des surprimes et les dépassements sur l’assurance de prêt immobilier. Pour la présidente de la région, Valérie Pécresse, la prise en charge des surprimes complète un dispositif existant, mais dont les mécanismes sont méconnus du public. « La mesure tend vers une plus grande justice sociale et vers une égalité d’accès à la propriété. Ce dispositif vise à compléter la convention AERAS », Valérie Pécresse explique-t-elle. Quoi qu’il en soit, ce nouveau dispositif va profiter en premier lieu aux primo-accédants particuliers et professionnels présentant des risques médicaux et dont le prêt n’excède pas 320 000 euros.