Le 6 octobre dernier, la journée nationale des aidants a été l’occasion de mettre en lumière les immenses difficultés que rencontrent ces personnes pour gérer simultanément leurs obligations personnelles et leur métier. Car 67 % des Français qui s’occupent d’un membre de la famille âgé, handicapé ou malade exercent une activité professionnelle. Les aidants actifs : un enjeu de taille pour les entreprises Important Une étude de la DREES baptisée Handicap-Santé – Aidants datant de 2008 révèle que 8,3 millions de personnes, pour la plupart des femmes assurent les soins ou assistent un proche malade, âgé, ou handicapé au quotidien. Et ce nombre a probablement explosé au cours de la décennie du fait du vieillissement de la population conjugué au recul de l’âge de départ à la retraite et aux progrès de la médecine dans le traitement des affections chroniques. Grâce à ces avancées de la science, la grille de référence de la convention AERAS a été récemment mise à jour pour inclure de nouvelles pathologies dans le cadre du droit à l’oubli. Or, seulement des statistiques récentes du ministère du Travail, 8 % de ces « aidants » sont inactifs. Important 67 % doivent concilier en permanence leurs impératifs professionnels et personnels. Pour les entreprises, les quelque 20 % de salariés concernés, dont le pourcentage est en constante et forte hausse, créent des enjeux importants : fatigue chronique, baisse de motivation, absentéisme, manque de productivité, irritabilité… Bon nombre d’entre eux se retrouvent d’ailleurs contraints de prendre un emploi à temps partiel ; ils sont plus nombreux que la moyenne des actifs à devoir opter pour ce système. Mais selon une étude réalisée par Malakoff Médéric : « Plus de 7 aidants sur 10 préfèrent taire leur situation auprès de leurs collègues et supérieurs ». Moins d’un tiers des employeurs se disent ainsi en mesure de donner un nombre précis de leurs collaborateurs aidants. Différents types de soutiens pour faciliter le quotidien des aidants Pour Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants : « Ces derniers doivent aussi s’exprimer pour pouvoir bénéficier du soutien adéquat plutôt que s’isoler et s’épuiser ». Florence Leduc Des « cafés des aidants » sont ainsi organisés sur l’ensemble du territoire dans le but de favoriser les échanges entre eux et de les informer. Important Des aménagements sont en effet possibles pour alléger la charge de ces aidants salariés. En fonction du poste de chacun, certains dirigeants proposent le télétravail, des horaires flexibles, ou accordent des congés spéciaux prévus par la loi. De grands groupes expérimentent également les ateliers d’information en interne pour présenter les réseaux d’accompagnement, les aides financières et autres dispositifs existants. Pour donner aux aidants la force de résister à la pression sur le long terme, la présence bienveillante de l’entourage est essentielle. Ils leur permettent de retrouver leurs repères et de mettre en place une organisation efficace personnelle.