Selon la Banque centrale, les ménages surendettés sont de moins en moins nombreux. Ce qui est à priori une bonne nouvelle. Sauf que, d’après toujours l’institution, le nombre de personnes vulnérables financièrement ne cesse de se multiplier. D’où la nécessité de renforcer la collaboration entre les pouvoirs publics et les acteurs du secteur bancaire et associatif afin d’endiguer ce phénomène. Moins de surendettés L’an dernier, la Banque de France (BDF) a traité près de 163 000 dossiers de surendettement, soit une baisse : de -10 % par rapport à l’année dernière ; de -29 % comparé à 2014. Selon un responsable au sein de l’association Crésus, cette nouvelle est à relativiser, puisque la situation demeure préoccupante. Les cas de vulnérabilités financières se multiplient et tendent à se complexifier (dettes multi-frontières, auto-entrepreneurs en difficulté financière, rachats de crédits…). Pour cet organisme, une concertation entre la société civile et les pouvoirs publics s’impose pour lutter contre ce phénomène. Un avis partagé par la Fédération bancaire française (FBF) qui souligne l’importance à cet effet de la prévention et de l’accompagnement. Former et accompagner Depuis 2015, de nombreuses actions ont été mises en œuvre dans cette optique. C’est le cas par exemple du programme « J’invite un banquier dans ma classe » qui vise à transmettre aux élèves de CM1 et CM2 les règles de base d’une bonne gestion budgétaire à travers un jeu de société. Selon la BDF, à partir de cette année, la gestion budgétaire sera intégrée dans le programme scolaire pour tous les élèves de quatrième. Des cours sur le surendettement leur seront proposés. Chez certains établissements bancaires, les clients en proie à des problèmes d’argent peuvent demander conseil et assistance pour : apprendre à bien gérer leurs finances personnelles : entrer en contact avec des associations ; connaître les aides auxquelles ils ont droit. Des efforts supplémentaires de la part des banquiers Toutes ces initiatives ont jusqu’ici permis de réduire le nombre de cas de surendettement. Pour continuer dans cet élan, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, appelle les banquiers à renforcer leurs actions vis-à-vis des ménages en situation de fragilité financière. Il les invite notamment à réviser à la baisse, une fois de plus, les plafonds de frais d’incidents pour cette catégorie de clients (20 euros mensuel, plafonné à 200 euros annuels). Pour mémoire, en septembre 2018, les banques ont accepté de geler leurs tarifs pour les clients en situation de fragilité financière, et de plafonner les frais d’incidents à 25 euros par mois. Le ministère a également demandé à ce que ces offres spécifiques pour les clients les plus fragiles soient plus connues. En effet, selon les statistiques, sur les 3,4 millions d’individus éligibles à ces offres, seuls 400 000 d’entre eux ont pu en bénéficier.