Le surendettement recule pour la cinquième année consécutive, à en croire les dernières statistiques communiquées par la Banque de France. Ses commissions dédiées anticipent en effet un total de 143 000 dossiers reçus pour 2019, dont 81 000 nouvelles demandes. Les chiffres n’étaient pas descendus à un tel niveau en 30 années de comptabilisation officielle. Baisse du nombre de dossiers à son plus bas niveau depuis 1990 En 1990, la loi Neiertz relative à la prévention et au règlement des problèmes liés à une situation d'endettement excessif a instauré la procédure de surendettement en France. Important Depuis, plus d’une centaine de milliers de ménages s’adressent aux commissions de surendettement de la Banque de France pour les aider à remettre de l’ordre dans leur situation financière. Ces dernières les aident en effet à négocier un report ou un étalement de leur dette auprès des créanciers, voire sous conditions, leur effacement pur et simple. Depuis cinq ans, le nombre de dossiers déposés est en baisse. En 2018, les commissions en avaient recensé 162 936 au total. Important Cette année, ils n’en attendent plus que 143 000 environ. Parmi eux, 81 000 sont portés par des personnes qui sollicitent pour la première fois l’institution, incapables de faire face à l’accumulation de dettes, et ce malgré des solutions telles que le regroupement de crédits. François Villeroy de Galhau salue la progression, soulignant une diminution de 40 % du nombre total de dossiers depuis 2014, une année noire sur le front du surendettement avec un record de 235 000 demandes soumises aux commissions. Pour autant, le gouverneur de la Banque de France juge la situation encore inquiétante, et appelle à la poursuite des efforts pour lutter contre ce fléau social. Déploiement de 150 points de conseil et d’accompagnement L’amélioration des chiffres du surendettement est attribuée en premier lieu à l’évolution positive du contexte économique, mais surtout par la chute des taux d’intérêt, qui ont tiré le coût des prêts bancaires vers le bas. Important Le durcissement des règles régissant les crédits à la consommation a également eu un impact notable. Grâce aux lois Lagarde et Hamon, entrées en application respectivement en septembre 2010 et juillet 2014, les prêts conso représentaient moins de 40 % des sommes dues par les ménages surendettés en 2018, alors que leur part culminait à 60 % au début de la décennie. Afin de renforcer la prévention du surendettement. Important 150 structures spécialisées ont été mises en place à travers la France afin d’offrir soutien et conseils aux personnes en proie à des difficultés financières ou tombées dans la spirale du surendettement. Une enveloppe de 2,25 millions d’euros a été allouée à ces « Points conseil budget », dont le nombre devrait grimper à 400 dans un an, l’objectif étant d’accompagner 220 000 ménages au lieu de 80 000 actuellement.