Outre l’instauration d’un système de points, la réforme des retraites prévoit le report de l’âge à partir duquel les Français peuvent quitter leur travail. L’âge pivot a été fixé à 64 ans et jusque-là, l’exécutif reste sur sa position. Pourtant, aucun syndicat n’adhère à cette initiative. Elle a ainsi récemment fait l’objet de discussions avec les partenaires sociaux. Les seniors peinent à conserver leur poste. C’est ce que révèle la sénatrice Monique Lubin, qui a corédigé un rapport portant sur l’emploi après l’âge de 50 ans. Ceux qui appartiennent à cette catégorie de population peuvent être perçus par les entreprises comme moins performants que les jeunes. Par ailleurs, ils ont tendance à contracter des maladies liées à la vieillesse. La sénatrice déplore le fait que les pouvoirs publics n’ont pas pensé à préparer la seconde moitié de la carrière des Français. Le gouvernement, quant à lui, déclare prendre conscience de la situation, qui a rendu nécessaire l’intervention des professionnels de la mutuelle retraite. Le gouvernement veut que les Français restent actifs plus longtemps Avec la réforme, l’âge légal pour partir à la retraite reste inchangé (62 ans). Cela dit, les travailleurs qui décident de se retirer entre l’âge de 62 ans et de 64 ans subiront une décote lorsqu’ils recevront leur pension. En revanche, ceux qui décident de rester plus longtemps dans leur entreprise bénéficieront d’une surcote. Selon Monique Lubin, interrogée par France 24, retarder le départ à la retraite de deux années supplémentaires entraînera les conséquences suivantes : Basculement des personnes dont la carrière est longue et éprouvante dans une situation de précarité. Allongement de la période de versement du RSA ou de l’allocation chômage. Réalisation d’économies sur les dépenses étatiques, sachant qu’un ouvrier vit moins longtemps (7 ans de moins en moyenne) qu’un cadre. Combattre avant tout la discrimination dont les seniors sont victimes ? D’après les données publiées par Eurostat, chez les 55-64 ans, seuls 56 % exercent encore une activité dans l’Hexagone. Cette proportion descend à 33,5 % chez les travailleurs âgés de 60 à 64 ans. Ces chiffres s’expliquent par la discrimination que les personnes de plus de 50 ans subissent sur leur lieu de travail. C’est ce que confirme l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), dans un rapport sur le sujet publié l’année dernière. Elle y explique : Pour les employeurs, l’âge de la séniorité s’atteint à 50 ans, voire même dès 45 ans, et est associé à de nombreux stéréotypes. L’âge serait ainsi synonyme de difficultés à être managé ou à intégrer une équipe plus jeune, de résistance au changement ou encore d’une faible capacité d’adaptation aux nouvelles technologies notamment. Monique Lubin