Le métro de rocade du Grand Paris Express devrait être en grande partie achevé d’ici 2030. Pour l’heure, les travaux se poursuivent dans une soixantaine de quartiers de la métropole. Il s’agit des zones d’implantation des gares construites ou restaurées spécialement pour le nouveau réseau. À ce stade, les urbanistes envisagent encore diverses améliorations, notamment en matière d’espaces verts. Vu son envergure, le Grand Paris Express aura forcément des répercussions sur les marchés de l’immobilier et de l’assurance habitation. Le réseau s’étendra en effet sur plus de 200 kilomètres autour de la capitale. De plus, 13 millions de mètres carrés seront consacrés aux logements. Les maîtres d’ouvrage prévoient également d’aménager 9 millions de mètres carrés de bureaux. Les autorités locales espèrent ouvrir les premières lignes du nouveau métro d’ici 2025. D’ailleurs, les travaux sont déjà à un stade avancé sur les 186 sites en question. Les autres infrastructures, en revanche, seront livrées à l’horizon 2030. Dans tous les cas, ce vaste projet transforme en profondeur les différents quartiers concernés. Une métropole verte et dynamique Les entités en charge du Grand Paris Express ont récemment publié une étude sur l’avancement des travaux d’aménagement. Pour rappel, le projet est porté par la SGP (Société du Grand Paris) et l’Apur (l'Atelier parisien d'urbanisme). Ces deux acteurs sont également épaulés par la DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement). Selon ce rapport, la nouvelle rocade permettra de rendre les zones de services et d’emploi plus accessibles aux habitants. Cette évolution sera surtout perceptible dans les quartiers de logements sociaux. Un gain d’accessibilité important s’observera d’ailleurs dans 10 des 33 gares prévues pour 2030. Concrètement, les riverains pourront couvrir une zone 2,5 fois plus grande pour 45 minutes de trajet en transports publics. Outre ces questions d’ordre pratique, de nombreuses initiatives récentes tendent à privilégier l’aménagement durable des territoires. Les responsables du projet apprécient particulièrement ces idées en accord avec les valeurs du Grand Paris. Comme l’a noté la directrice générale de l’Apur, Dominique Alba : Il y a plus d'agriculture urbaine, plus d'espaces végétalisés, plus de constructions en bois ou en matériaux biosourcés, plus de réemploi de matériaux - tous ces éléments de la ville durable. Dominique Alba Pour autant, l’ensemble n’est pas totalement exempt de lacunes. L’espace public, par exemple, a encore besoin de plus de végétation et de trames vertes. Les urbanistes comptent également améliorer davantage les aires de stationnement et les pistes cyclables. Enfin, ils envisagent d’insuffler plus de dynamisme aux rez-de-chaussée en priorisant les commerces, les ateliers et l’artisanat. Des efforts de rééquilibrage entre les territoires Grand Paris Express compte en tout 363 projets. Outre les logements, ces derniers permettront de créer 19 millions de mètres carrés d'activités (bureaux, commerces, etc.). Ils généreront aussi 2,6 millions de mètres carrés d'équipements et 7,4 millions de mètres carrés d’autres surfaces (locaux logistiques, entrepôts, etc.). Les constructions et les rénovations concernent, en moyenne, un tiers des quartiers situés dans un périmètre de 800 mètres des gares. Dans l’ensemble, l’avancement des travaux varie sensiblement en fonction de l’ampleur du chantier. D’après la directrice générale de l’Apur : Du côté de la ligne 15 Sud, il y a beaucoup de projets plutôt petits et bien avancés. Alors qu'à l'Est, du côté des lignes 17 et 18, vers les aéroports franciliens, les projets sont bien plus gros et mettent plus de temps à sortir de terre, et il y a beaucoup plus de créations de gares. Dominique Alba Conformément aux objectifs du Grand Paris, ces différents projets visent à terme à développer la mixité au sein de la ville. Les quartiers concernés devraient ainsi compter autant de logements que de commerces et d’entreprise. Dans le cadre de ce rééquilibrage territorial, les bureaux seront construits en priorité le long de la ligne 15 Ouest. L’immobilier tertiaire domine en effet dans ces municipalités des Hauts-de-Seine. De même, la ligne 17 privilégiera le transport, la logistique et les activités connexes. La ligne 18, pour sa part, valorisera surtout l’enseignement et la recherche, comme en témoigne le futur campus de Saclay. Cela dit, la création de logements sera encouragée sur l’ensemble du territoire.