L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a mené une étude, en collaboration avec des banques et des assureurs, sur l’évolution des primes à s’acquitter pour assurer un logement. Selon cette enquête, les cotisations pourraient augmenter de 130 à 200 % d’ici 2050. Une hausse significative qui pourrait inciter de nombreux Français à renoncer à leur couverture. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), un organe de la Banque de France, a mené une enquête entre juillet 2020 et avril 2021 sur les risques financiers associés au changement climatique. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés et il en ressort notamment que les primes allouées aux enseignes d’assurance habitation vont augmenter entre 130 et 200 % d’ici 30 ans, soit une hausse annuelle estimée entre 2,8 et 3,7 %, cela à cause de la dégradation climatique. À noter que le sort des résidents de l’ouest de la France est bien pire puisqu’ils risquent de payer le plus lourd tribut avec des cotisations multipliées par 5 ou 6. Hausse considérable de la sinistralité C’est la première fois qu’un organisme gouvernemental mène une étude de ce genre avec les groupes bancaires et les assureurs placés sous sa responsabilité. À cause de la dégradation climatique, ces derniers devraient réaliser davantage de prestations, ce qui les incitera à augmenter les primes en conséquence. Selon cette étude, les inondations, les tempêtes cycloniques et les périodes de sécheresse devraient être plus fréquentes dans les 30 prochaines années. À noter tout de même que la France fait partie des pays du vieux continent les plus épargnés dans les scénarios du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Et selon l’étude de l’ACPR, les banques seraient moins exposées que les organismes d’assurance. Toujours est-il que la hausse de la sinistralité va irrémédiablement entrainer une hausse considérable des coûts de couverture. Un scénario d’autant plus inquiétant, car l’enquête de l’ACPR note que cette augmentation des cotisations dépasserait la croissance du PIB de plus de 70 % pour les trois prochaines décennies. Ainsi, bon nombre de Français risqueraient de renoncer à l’assurance habitation. Pour éviter cette tendance, l’ACPR avance plusieurs solutions. Les solutions proposées par l’ACPR Pour éviter une vague de renoncements aux couvertures et aux garanties d’un contrat d’assurance habitation, l’ACPR indique qu’il faudra d’abord mener des études supplémentaires pour analyser le comportement des assurés et jauger la soutenabilité d’une hausse significative des primes. Néanmoins, sans ces enquêtes, l’organe de la Banque de France a déjà quelques idées pour pallier les éventuelles résiliations. Des mesures à déployer dès 2025. L’ACPR propose entre autres une réallocation géographique du portefeuille des assureurs. Elle suggère également une révision de leurs programmes de réassurance. L’ACPR indique aussi que l’on pourrait adapter les produits offerts afin de diminuer les risques supportés par les assurés. Reste maintenant à voir si les assureurs suivront l’une de ces pistes dans les années à venir. Les Alpes-Maritimes seront particulièrement exposées aux sinistres. Ce département est déjà à un niveau initial de sinistre important et la situation devrait considérablement se dégrader au cours des prochaines années, notamment en ce qui concerne les submersions marines, comme le souligne le rapport d’enquête de l’ACPR : L’évolution de la sinistralité à l’horizon 2050 est principalement due à l’élévation du niveau de la mer.