À Paris, la copropriété ne cesse de se fragiliser. Et pour cause, le parc immobilier francilien vieillit et nécessite ainsi des travaux réguliers d’entretien, voire des rénovations. Mais les copropriétaires repoussent les interventions, la plupart pour des raisons budgétaires. Or, ces reports vont alourdir la facture d’ici le début des travaux. La copropriété a quelques aspects contraignants, notamment lorsque l’on en arrive aux rénovations des espaces communes. La plupart du temps, les copropriétaires rechignent à se lancer dans ces travaux pour des raisons pécuniaires. À Paris plus particulièrement, le report des rénovations est particulièrement inquiétant. En effet, la capitale regorge de vieilles bâtisses qui nécessitent des interventions, au risque d’un sinistre qui dans le pire des cas pourrait entrainer l’effondrement inopiné des bâtiments. De plus, la facture afférente à l’entretien et à la réparation pourrait s’alourdir au fur et à mesure que les travaux sont reportés, de même pour les cotisations allouées aux enseignes d’assurance habitation. Financer prioritairement les rénovations et la transition énergétique Dans le cas d’une copropriété, une partie du prix d’achat est redirigé vers le fonds de travaux. C’est une mesure obligatoire depuis 2014. 5 % du montant de l’acquisition est ainsi reversé au fonds de travaux et servira aux futures rénovations. Mais cette proportion est insuffisante selon le vice-président de la FNAIM du Grand Paris, Olivier Princivalle. Il rajoute que les fonds accumulés devraient servir prioritairement à financer la transition énergétique des vieux immeubles. Il dénonce qu’actuellement, les personnes gérant ces provisions plébiscitent les interventions sécuritaires, en finançant, par exemple, l’installation d’un digicode pour sécuriser l’entrée dans des bâtiments. Les travaux d’entretien ne sont pas en reste. Qui plus est, le parc immobilier francilien vieillit. Les rénovations deviennent ainsi plus impératives. Pour Émile Hagège, directeur général de l’Association des responsables de copropriété, il est d’autant plus important de financer en priorité les travaux d’entretien et de rénovation, compte tenu de la hausse considérable des charges ces dernières années, sans parler des règlementations en matière de logement qui se multiplient. En dix ans, les charges ont augmenté de 50 %. Selon Émile Hagège, la copropriété est aujourd’hui fragilisée et la situation tend à se détériorer. Les aides financières disponibles Pour les syndicats de copropriété, des ajustements doivent être opérés au niveau du financement prioritaire accordé par le fonds de travaux. Mais une campagne de sensibilisation doit aussi être menée auprès des copropriétaires et des personnes souhaitant se lancer dans la copropriété. Des syndicats notent, en effet, que certains acquéreurs ne sont pas sensibilisés aux travaux et comptent les repousser, une fois la transaction conclue. En parlant d’ailleurs de travaux, les copropriétaires peuvent solliciter différentes aides s’ils ne disposent pas des moyens financiers nécessaires pour les interventions. Il y a, entre autres, l’emprunt collectif. Ce dispositif n’est toutefois accessible que si les charges y découlant se montent au minimum à 15 000 euros. Les copropriétaires ont également la possibilité d’étaler les appels de fonds sur deux trimestres. Il y a aussi l’option MaPrimeRénov. Cette aide gouvernementale est extensible à la copropriété sous certaines conditions. Les syndicats incitent ainsi les concernés à s’informer davantage sur ces dispositifs et débuter les travaux au plus vite, s’ils veulent éviter que leur bien immobilier ne se dégrade et que les interventions ne soient de plus en plus chères.