En Normandie, de nombreux actifs entre 25 et 40 ans profitent actuellement des avantages du coliving. Ce concept d’habitat original est surtout apprécié par les jeunes citadins. Néanmoins, les trentenaires semblent aussi séduits par cette innovation. En tout cas, la formule connait déjà un énorme succès dans les grandes villes du monde. L’avenir semble également prometteur dans l’Hexagone. Depuis le premier confinement, les Français ont remis en question leurs conditions de vie. Certains citadins ont ainsi décidé de passer au vert en déménageant à la campagne. Le travail à distance à par ailleurs facilité la transition. Un an après, de nombreux actifs continuent de chercher des solutions pour concilier travail et lien social. Le coworking permet, dans une certaine mesure, de répondre à ce besoin. Le concept reste toutefois limité dans sa version classique. Le coliving vise justement à marier les atouts du coworking, de la colocation et de la vie rurale. En outre, les coliveurs bénéficient de divers services hôteliers (conciergerie, laverie, salle de sport, etc.). Une idée conviviale et écologique Le coliving n’est pas totalement étranger aux souscripteurs d’assurance habitation pour colocataires. En effet, le concept implique des espaces communs et privés. Chaque locataire possède en effet sa propre chambre et peut évoluer librement dans les zones partagées. En revanche, les « coliveurs » bénéficient de différents services supplémentaires, contrairement aux colocataires. Par ailleurs, la notion de coliving est étroitement liée au coworking. Les travailleurs et les locataires sont ainsi amenés à se côtoyer au quotidien. La seule différence réside dans la raison de leur présence sur les lieux. Les premiers exercent leur activité professionnelle sur place. Les seconds, eux, sont souvent de passage pour explorer la région. Ils peuvent néanmoins utiliser l’espace coworking et prolonger le séjour. Pour les promoteurs du concept, le coliving permet notamment d’établir un lien entre les zones urbaines, périurbaines et rurales. De plus, les habitants des villes pourront ainsi se ressourcer et redécouvrir les joies de la campagne. Il s’agit également d’une manière de sensibiliser la population par rapport à l’impact écologique du mode de vie moderne. Une nouvelle approche de la communauté Basé dans l’Orne, El Capitan fait partie des précurseurs du coliving dans l’Hexagone. Ce nom renvoie à la fois à l’association créée en 2019 et à la structure implantée à Athis-Val-de-Rouvre. L’espace dédié aux coliveurs permet notamment de découvrir les bases du concept. Comme l’a expliqué, Hélène Vuong, de l’association El Capitan : Il s’agit d’une maison de 400 m² où des personnes viennent se ressourcer, découvrir le terroir et travailler grâce à une composante coworking. On aspire à tendre vers un fonctionnement en autogestion. Les coliveurs sont autonomes et responsabilisés. On bichonne un commun qu’on a créé ensemble. Hélène Vuong Le coliving accorde ainsi une grande importance aux notions de communauté et de partage. Les acteurs cherchent d’ailleurs à présenter un modèle alternatif de société, en marge de la surconsommation. De plus, l’initiative contribue à valoriser l’identité forte du bocage ornais. De manière plus générale, la formule participe à la promotion des terroirs auprès des jeunes et des citadins. Les observateurs anticipent ainsi un développement rapide de ce concept sur tout le territoire.