Outre les tensions géopolitiques qui se ressentent actuellement entre la Chine et Hong Kong, l’ancienne colonie britannique doit aussi affronter le mécontentement d’une partie de sa population. En effet, les grandes inégalités sociales pèsent sur les consciences. Le soulèvement populaire crée un climat d’incertitude, alors même que l’économie dépend déjà fortement des marchés extérieurs. D’après le magazine économique Forbes, Hong Kong figure en deuxième position parmi les villes qui comptent le plus de milliardaires. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les prix des appartements y sont particulièrement onéreux. Ce territoire joue aussi un rôle crucial dans la croissance économique du marché asiatique, d’autant plus que la cité s’impose comme étant une place financière de choix. Est-ce l’endroit idéal pour réaliser des opportunités d’affaires, notamment dans l’immobilier depuis que la Réserve fédérale américaine a revu les taux ? En tout cas, l’économie en expansion est paralysée par les manifestations qui durent depuis cinq mois. Explications. Les inégalités entraînent des soulèvements populaires qui impactent l’économie locale À Hong Kong, les inégalités sociales sont particulièrement prononcées. En effet, les ressources financières médianes du plus haut décile excédent 44 fois celles du décile le plus bas. D’ailleurs, en 2016, un ménage sur cinq vivait pratiquement en dessous du seuil de pauvreté. En tant qu’expert de l’économie hongkongaise, Carlos Casanova, met cette situation sur le compte du gouvernement, qui aurait manqué à ses engagements. ImportantUne réforme devait avoir lieu en vue de réduire les écarts de revenus entre les populations. Cet argument est soutenu par certains observateurs comme David Dodwell, qui dirige un think-tank sur le territoire national. Mécontente, la population descend dans la rue et les commerces se ferment. Les routes sont bloquées et les moyens de transports sont stoppés. Le dynamisme de la ville laisse place à la violence urbaine. Ainsi, les dirigeants craignent que la ville perde de son attractivité sur la scène internationale et que le marché intérieur en pâtisse, notamment dans le secteur du tourisme. Carlos Casanova avance que les manifestations sont susceptibles d’altérer le climat de confiance qui y règne. Le problème du logement concerne une grande partie de la population Alors que la loi liée aux extraditions vers la Chine a fait l’objet d’une suspension, les populations continuent de réagir eu égard aux difficultés économiques auxquelles elles font face. Par exemple, de nombreux habitants éprouvent des difficultés à se loger, encore moins dans des conditions décentes telles que l’auraient qualifié les compagnies d’assurance habitation. La situation est telle que certaines personnes finissent par se reposer dans des « appartements-cages » permettant à peine de bouger ou par se contenter d’un appartement de deux mètres carrés dépourvu de fenêtres. Or, la densité de la population est très importante dans l’ancienne colonie britannique où vivent plus de 7,4 millions de personnes sur moins de 1 100 kilomètres carrés. Ceci dit, l’accès au logement constitue actuellement un problème sociétal. ImportantSi les classes moyennes et populaires se montrent particulièrement frustrées, la situation macroéconomique n’est pas prête de s’améliorer. Parallèlement à la gestion des mouvements de contestation, Hong Kong doit subir les effets de la mésentente commerciale entre la Chine et les États-Unis, ainsi que ceux du ralentissement économique.